
Kilmar Abrego Garcia, au centre, quitte la prison du comté de Putnam, à Cookeville, dans le Tennessee, le 22 août 2025. © Brett Carlsen, AP
La justice américaine cherche à expulser le Salvadorien Kilmar Abrego Garcia vers l'Ouganda, ont dénoncé samedi 23 août ses avocats, nouvel épisode d'une affaire qui a vu cet immigré, qui avait été renvoyé dans son pays natal, ramené et détenu aux États-Unis avant d'être libéré vendredi.
Voilà cinq mois que le cas de Kilmar Abrego Garcia fait l'objet d'une bataille judiciaire aux États-Unis et d'échanges au plus haut niveau entre les gouvernements de Donald Trump et de son homologue salvadorien Nayib Bukele.
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Dans un document de la justice fédérale dans le Tennessee, des avocats de Kilmar Abrego Garcia – que Washington accuse d'être membre d'un gang "terroriste" qui aide au séjour illégal d'immigrés – demandent que ces poursuites soient abandonnées.
D'après ce document, ce père de famille salvadorien marié à une Américaine et habitant dans le Maryland a refusé de plaider coupable des charges de traite d'êtres humains, ce qui lui aurait permis, selon une proposition américaine, d'être envoyé au Costa Rica, pays non loin du Salvador.
"Mais malgré les garanties du gouvernement du Costa Rica de l'accepter là-bas, quelques minutes après sa libération (vendredi au Tennessee), un représentant de l'ICE (la police fédérale de l'immigration, NDLR) a informé le conseil juridique de Kilmar Abrego Garcia que le gouvernement (américain) avait l'intention de l'expulser vers l'Ouganda et lui a ordonné de se présenter aux services de l'ICE à Baltimore", selon le document judiciaire.
Saga sans fin
Kilmar Abrego Garcia a été libéré vendredi d'un centre pénitentiaire du Tennessee, où il était détenu depuis juin, et a retrouvé sa famille. Il avait été expulsé le 15 mars sans autre forme de procès vers une prison de haute sécurité au Salvador, avec plus de 250 hommes, la plupart pour appartenance présumée au gang vénézuélien Tren de Aragua, que Washington considère être une "organisation terroriste".
Le gouvernement Trump avait vite reconnu une "erreur administrative" concernant cet homme qui ne possède certes pas de statut légal d'immigration, mais dont l'arrêté d'expulsion vers le Salvador avait été définitivement annulé en 2019.
Mais en avril, alors que le président américain recevait son homologue salvadorien, devenu son partenaire en matière d'expulsions de clandestins, Washington avait estimé que le sort de Kilmar Abrego Garcia était dorénavant entre les mains de San Salvador.
Au terme d'une bataille judiciaire qui était remontée jusqu'à la Cour suprême à Washington, Kilmar Abrego avait été ramené aux États-Unis, avant que la justice ne le poursuive aussitôt pour aide présumée au séjour illégal de migrants depuis 2016.
Un juge avait ordonné en juillet sa remise en liberté en attendant son éventuel procès, le 27 janvier.
Avec AFP