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Le journaliste de RFI Ahmed Abba a été condamné jeudi en appel à 24 mois de prison par la cour militaire de Yaoundé. Ayant déjà passé 29 mois derrière les barreaux, il est libérable.

Le journaliste de RFI, Ahmed Abba, a vu sa peine réduite à 24 mois de prison jeudi 21 décembre lors de son procès en appel. Incarcéré depuis déjà 29 mois, il est libérable.

Correspondant en langue haoussa pour RFI dans le nord du Cameroun, cible d'attentats du groupe jihadiste nigérian Boko Haram, le journaliste avait été arrêté le 30 juillet 2015 à Maroua. Accusé d'avoir collaboré avec l'organisation terroriste et de ne pas avoir partagé les informations qu'il détenait, Ahmed Abba avait été condamné en première instance, en avril dernier, à dix ans de prison pour "non-dénonciation d'actes de terrorisme et blanchiment d'actes de terrorisme".

En voilà une bonne nouvelle : notre collègue de #RFI Ahmed #Abba est libérable ! Il vient d’être condamné en appel à 24 mois de prison. Or, cette peine couvre sa période de détention. #RFIAfrique #Cameroun

  Pierre Firtion (@pedrofirtion) 21 décembre 2017

Le tribunal militaire de Yaoundé l'a acquitté jeudi matin en appel de la principale accusation. Il a été en revanche condamné à 24 mois de prison pour "non-dénonciation" d'acte terroriste.

"Il aura fallu attendre quatre mois pour qu'Ahmed Abba puisse voir un avocat. Durant cette période, notre correspondant a subi des sévices. Et il aura fallu attendre le mois de février 2016 pour qu'enfin, le procès commence", a annoncé RFI sur son site internet.

"Pendules à l'heure"

"L'arrêt de ce jour rendu par la Cour d'appel de Yaoundé remet les pendules à l'heure. Toutes les infractions liées aux faits de terrorisme ont été écartées. Cette décision est une grande victoire pour la défense", a confié Charles Tchoungang, avocat d'Ahmed Abba.

Cameroun : condamné en appel à 24 mois de prison, le correspondant de RFI Ahmed Abba libérable

"Cela reste un verdict en demi-teinte dans la mesure où le journaliste n'est pas acquitté de l'ensemble des charges qui pesaient contre lui et doit régler des frais de justice exorbitants" pour recouvrer la liberté, environ 83 000 euros, déplore l'organisation Reporters sans frontières (RSF), qui "maintient qu'Ahmed Abba n'aurait jamais dû être emprisonné".

Le Cameroun occupe la 130e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse, établi par RSF en 2017.

Avec AFP