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Le président Omar el-Béchir demande à la Russie de protéger le Soudan des États-Unis

En visite en Russie, sur invitation de Vladimir Poutine, le président soudanais toujours sous le coup de deux mandats d'arrêt internationaux, a déclaré que son pays avait besoin d'être protégé contre les "actes agressifs" des États-Unis.

Le président soudanais Omar el-Béchir, toujours sous le coup de deux mandats d'arrêt internationaux, a rencontré Vladimir Poutine, jeudi à Sotchi. Il a profité de sa première visite en Russie, pour déclarer que le Soudan avait besoin d'être protégé contre les "actes agressifs" des États-Unis.

C'est depuis la résidence du président russe située dans la station balnéaire de la mer Noire que le président soudanais a affirmé cela. "Nous sommes contre l'ingérence américaine dans les affaires intérieures des autres pays [comme l'Iran et la Syrie]", a déclaré Omar el-Béchir, remerciant la Russie pour "la position qu'elle prend dans les affaires internationales", notamment "sa position en faveur de la défense du Soudan".

Il a ajouté que Khartoum souhaitait renforcer la coopération militaire avec Moscou en vue de "rééquiper ses forces armées". "Les armes dont nous disposons, elles sont de fabrication russe", a-t-il rappelé.

Cette visite intervient peu après la levée par le gouvernement du président Donald Trump de l'embargo américain. Washington a décidé en octobre de lever certaines sanctions imposées au Soudan depuis 1997. Ils ont en revanche maintenu ce pays sur leur liste des États soutenant "le terrorisme".

"Nous sommes convaincus que votre première visite en Russie sera très utile et contribuera au renforcement des relations bilatérales", a déclaré pour sa part Vladimir Poutine.

Omar el-Béchir est visé par deux mandats d'arrêt internationaux émis par la Cour pénale internationale (CPI) en 2009 et en 2010 pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au Darfour, une province de l'ouest du Soudan en proie depuis 2003 à une guerre civile qui a fait 330 000 morts, selon l'ONU. Même si ses déplacements sont réduits, il continue de voyager dans certains pays "amis" sans être inquiété.

Avec AFP