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Même Microsoft Word propose une forme d'écriture inclusive en français

Dans une mise à jour récente, le logiciel de Microsoft a inclus une option de langage au nom de la lutte contre les stéréotypes liés aux sexes. Cette écriture dite inclusive est au centre de débats, l'Académie française y voit "un péril mortel".

Le débat sur l'écriture inclusive continue. Alors que l'Académie française dénonce un "péril mortel" pour la langue de Molière, Microsoft, dans une récente mise à jour réservée à ses abonnés, propose d'activer l'option "langage inclusif". Sur son site internet, l'éditeur de logiciel américain explique que sa nouvelle fonctionnalité "cible le langage genré à même d'exclure, de rejeter ou de stéréotyper".

Selon ses promoteurs, l'écriture inclusive est un outil destiné à lutter contre les stéréotypes liés aux sexes et les inégalités entre les femmes et les hommes. Le logiciel Word met donc désormais en garde contre les formules qui peuvent apparaître discriminatoires. Ainsi, comme le relève Canard PC Magazine sur Twitter, le logiciel propose de remplacer "les experts" par "les experts et les expertes" ou "Indiens d'Amérique" ("racialement sensible"), par "autochtones".

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L'écriture inclusive fait débat

Cette mise à jour du logiciel n'inclut cependant pas l'écriture épicène. Cette écriture inclusive prône l'utilisation à égalité du féminin et du masculin, en écrivant par exemple des ingénieur.e.s ou des salarié.e.s. Ce point de discorde agite les intellectuels et les réseaux sociaux depuis quelques jours.

Dans ce conflit, l'Académie française a tranché. Jeudi, elle a adopté une "solennelle mise en garde" à l'unanimité de ses membres : "Devant cette aberration 'inclusive', la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd'hui comptable devant les générations futures."

Selon les Immortels, cette forme d'écriture "aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l'illisibilité". "On voit mal quel est l'objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d'écriture, de lecture, visuelle ou à voix haute, et de prononciation", poursuivent les Académiciens dans leur communiqué.

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La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, s'est quant à elle interrogée sur l'obstacle que pouvait constituer cette nouvelle écriture pour les personnes atteintes de dyslexie :

"Une chose qu'on n'a pas assez notée: comment font les enfants dyslexiques pour s'en sortir avec cette écriture-là ?", s'est interrogée Françoise Nyssen vendredi sur France Inter. "Je ne suis pas vraiment pour ", a-t-elle ajouté, en se disant en revanche favorable à la féminisation des noms ("autrice", par exemple).

- Avec AFP

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