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Dans la région disputée de Kirkouk, les forces irakiennes ont affirmé s'être emparées lundi d'un des six champs pétroliers, de l'aéroport militaire et d'une base militaire, dans le cadre de leur opération visant à déloger les combattants kurdes.
Trois semaines après la tenue d'un référendum au Kurdistan irakien, qui a exacerbé les tensions entre Bagdad et Erbil, les forces irakiennes ont pris aux combattants kurdes, lundi 16 octobre, le contrôle de plusieurs secteurs situés au sud de Kirkouk, ville dont la province est riche en pétrole, affirme l'armée de Bagdad dans un communiqué.
Le Commandement conjoint des opérations (JOC), qui regroupe l'ensemble des forces irakiennes engagées, a annoncé une succession d'avancées rapides, notamment la reprise de "la base militaire K1", la plus importante de la province. Là, les forces irakiennes ont voulu effacer l'humiliation subie en juin 2014 lorsque les peshmergas avaient pris la base et obligé les soldats irakiens à rendre armes et uniformes sous les quolibets.
Ensuite, selon le JOC, les forces ont "pris le contrôle de l'aéroport militaire de Kirkouk", "du quartier général de la North Oil compagny" (NOC), institution publique en charge du pétrole, et "du champ pétrolier de Baba Gargar".
Le JOC a indiqué que "les forces poursuivaient leur progression" et affirmé "vouloir protéger la vie des habitants kurdes, turkmènes et arabes" appelant "tous les employés et la police locale à se rendre à leur travail (...) normalement, sous la protection de la police fédérale".
À l'exception d'échanges de tirs d'artillerie dans la nuit, la progression des forces irakiennes a dans l'ensemble été facilitée par le retrait des combattants kurdes (peshmergas) de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de leurs positions au sud de Kirkouk. L'UPK est le rival du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), du président du Kurdistan irakien Massoud Barzani. Un responsable kurde de la Santé a toutefois fait état d'un bilan de 10 peshmergas tués.
Le gouvernement régional autonome kurde n'a pas confirmé la prise des sites en question, mais la chaîne de télévision kurde Rudaw a rapporté que les peshmerga s'étaient retirés de positions situées au sud de Kirkouk.
Les quartiers kurdes de cette ville multicommunautaire étaient le théâtre d'un exode de milliers de familles, entassées dans des véhicules qui formaient de longues files bloquant les sorties de la ville menant vers la région autonome du Kurdistan irakien.
Éviter toute "escalade"
Cette opération militaire a été lancée dimanche dans la région de Kirkouk, où cohabitent des communautés arabe, kurde et turkmène, sur fond d'escalade de la tension entre le gouvernement central irakien et celui du Kurdistan autonome en raison du référendum du 25 septembre sur l'indépendance.
À Washington, le Pentagone a invité les forces kurdes et irakiennes à éviter toute "escalade" et à se concentrer sur le combat contre les jihadistes du groupe État islamique. "Nous continuons de soutenir un Irak unifié", a déclaré la porte-parole du département de la Défense, Laura Seal. "En dépit de la décision regrettable du gouvernement autonome kurde de poursuivre un référendum unilatéral, le dialogue reste la meilleure option pour désamorcer les tensions actuelles", a-t-elle ajouté, soulignant que Washington était opposé à toute violence.
Les principaux dirigeants kurdes ont opposé dimanche une fin de non-recevoir au gouvernement de Bagdad qui leur demandait d'annuler le résultat du référendum d'autodétermination du 25 septembre, où le "oui" à l'indépendance l'a emporté à une écrasante majorité.
Avec AFP et Reuters