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Syrie : la bataille de Raqqa entre dans sa phase finale

La ville de Raqqa, dans le centre de la Syrie, serait sur le point de d'être libérée par les forces armées syriennes. Des informations contradictoires circulent concernant le départ des jihadistes étrangers de la ville.

La bataille pour reprendre la ville syrienne de Raqqa, fief historique de l’organisation État islamique (EI), est entrée dans sa "phase finale", a annoncé, dimanche 15 octobre, une alliance arabo-kurde soutenue par les États-Unis.

Ancienne place forte de l'organisation terroriste en Syrie et symbole de ses atrocités, Raqqa est désormais contrôlée à 90 % par les Forces démocratiques syrienne (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes, qui y sont entrées en juin après des mois de combats acharnés.

Le porte-parole des FDS, Talal Selo, a déclaré dimanche à Reuters qu'il ne restait plus à Raqqa que 200 à 300 combattants de l'EI, presque tous étrangers, après l'évacuation des combattants syriens et de la quasi-totalité des civils qu'ils retenaient.

"Depuis plusieurs jours, des informations contradictoires circulent à ce sujet", souligne Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des questions jihadistes, en rappelant que les journalistes n’ont plus accès à la ville depuis déjà plusieurs jours. "La coalition a dit qu’il y avait un accord qui excluait les combattants étrangers mais des sources locales ont affirmé que les combattants étrangers étaient inclus dans cet accord", souligne-t-il. Et d'ajouter : "Il n’y a aucune confirmation ni aucune image attestant que des jihadistes ont été exfiltrés de la ville de Raqqa".

Syrie : la bataille de Raqqa entre dans sa phase finale

"Ce n'est pas parce qu'il y a des négociations qu'il y a accord"

Quant aux rumeurs sur des négociations avec l'EI, "ce ne serait pas une première mais ce n'est pas parce qu'il y a des négociations qu'il y a accord", analyse Wassim Nasr, qui cite l'exemple de Falloujah, en Irak. "Les jihadistes de l’EI avaient négocié à la fin des combats la sortie de certains chefs avec leurs familles dans un convoi, convoi qui a été bombardé par les Irakiens à l’époque."

Malgré tout, les Américains, bien qu'assurés de remporter militairement la bataille dans les jours ou dans les mois à venir, pourraient trouver un intérêt dans la négociation. "En essayant de sauver les derniers civils de Raqqa, Américains et FDS, à majorité kurde, peuvent gagner une légitimité vis-à-vis de la population sunnite de la ville", estime Wassim Nasr. Le nombre de civils toujours piégés à Raqqa, dont beaucoup seraient utilisés comme boucliers humains par l'EI, est incertain. Selon le porte-parole des FDS, un grand nombre d'habitants sont parvenus à fuir ces derniers jours. "Il en reste très peu et ils viennent à nous dès qu'ils en ont l'occasion", a-t-il déclaré à l'AFP.

Les FDS avaient entamé en novembre 2016 leur opération pour libérer Raqqa, prise par l'EI en 2014 lors de sa percée fulgurante en Syrie et en Irak. La perte de Raqqa constituerait un nouveau revers de taille pour l'EI, qui a perdu ces derniers mois de larges parties du territoire dont il s'était emparé, notamment Mossoul, son grand bastion en Irak.

Avec AFP et Reuters