
Des enquêteurs de police inspectent les débris d'un dortoir endommagé lors de frappes russes à Zaporijjia, en Ukraine, le 30 octobre 2025. © Reuters
La Russie a lancé une nouvelle attaque massive contre des sites énergétiques ukrainiens dans la nuit de mercredi à jeudi 30 octobre en faisant trois morts, dont une fillette, et en provoquant de vastes coupures d'électricité dans le pays.
L'armée russe, qui envahit l'Ukraine depuis bientôt quatre ans, a lancé ces dernières semaines une nouvelle campagne de frappes ciblant le réseau énergétique à l'approche de l'hiver.
Pendant la nuit, "l'ennemi a utilisé plus de 650 drones et plus de 50 missiles de différents types" pour frapper des "installations énergétiques et logements ordinaires" dans dix régions d'Ukraine, a dénoncé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur les réseaux sociaux.
Dans la ville de Zaporijjia (sud-est), où des immeubles résidentiels ont été touchés, "deux personnes ont malheureusement perdu la vie", a-t-il poursuivi.
Plus tard dans la journée, l'administration régionale de Vinnytsia (centre-ouest) a annoncé le décès d'une fillette de sept ans, morte à l'hôpital après avoir été blessée dans la frappe.
Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir effectué une attaque "massive" contre des "entreprises militaro-industrielles" et "des infrastructures énergétiques qui assurent leur fonctionnement" ainsi que des "aérodromes militaires".
"Détruire le système énergétique"
La Russie a par ailleurs assuré avoir capturé deux nouveaux villages dans le nord-est et le sud de l'Ukraine, où l'armée ukrainienne perd du terrain depuis des mois. Il s'agit des localités de Sadové dans la région de Kharkiv et de Krasnoguirské, dans celle de Zaporijjia.
Le plus important groupe énergétique ukrainien privé DTEK a indiqué que des centrales thermiques "avaient été sérieusement endommagées" dans plusieurs régions.
"Cette attaque porte un coup dur à nos efforts pour maintenir l'approvisionnement en énergie cet hiver", a déploré sur X le patron du DTEK Maxim Timtchenko.
"Vu l'intensité des attaques des deux derniers mois, il est clair que la Russie vise à détruire complètement le système énergétique de l'Ukraine", a-t-il ajouté.
L'opérateur énergétique public Ukrenergo a d'abord annoncé des coupures de courant d'urgence dans la plupart des régions au petit matin avant de les transformer en délestage pour rétablir l'équilibre entre la production et la consommation du réseau.
"Nous comptons sur l'Amérique, l'Europe et les pays du G7 pour ne pas ignorer l'intention de Moscou de tout détruire", a déclaré Volodymyr Zelensky, en appelant à renforcer les sanctions contre Moscou.
Dans la ville de Zaporijjia, l'attaque a aussi fait 17 blessés, "dont une fillette de deux ans", selon le chef de l'administration régionale Ivan Fedorov sur Telegram.
Un journaliste de l'AFP présent dans la ville a vu un immeuble résidentiel éventré et des secouristes en train de déblayer les décombres tandis que les habitants examinaient les dégâts.
Les bombardements ont également blessé quatre adultes dans la région de Vinnytsia et un cinquième dans la région de Kiev, selon les autorités.
Les journalistes de l'AFP à Kiev ont entendu des drones russes voler au-dessus de la capitale pendant la nuit.
Plus de 650 drones russes
Au total, la Russie a lancé 653 drones et 52 missiles balistiques et de croisière, a indiqué l'armée de l'air ukrainienne qui a assuré avoir abattu respectivement 592 et 21 de ses engins.
Le ministère russe de la Défense a affirmé de son côté avoir abattu 170 drones ukrainiens pendant la nuit, dont 48 dans la région de Briansk, à la frontière avec l'Ukraine, et neuf dans la région de Moscou.
La Russie bombarde presque quotidiennement les zones résidentielles et infrastructures civiles en Ukraine depuis le début de son invasion en février 2022.
L'Ukraine, dont l'armée manque d'effectifs et d'armements, riposte avec des frappes longue portée, réalisées le plus souvent avec des drones. Ces derniers mois, les attaques de Kiev ciblent surtout des infrastructures énergétiques russes dans l'objectif de perturber les exportations de pétrole et de réduire le financement de l'effort de guerre de Moscou.
La semaine dernière, Washington et l'Union européenne ont annoncé des sanctions contre le secteur pétrolier russe, dans l'espoir d'amener Moscou à mettre fin à son invasion.
Avec AFP
