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envoyée spéciale à Barcelone – Ne lui parlez plus du Barça. Autrefois un fervent supporter, Carlos Soler a décidé de ne plus suivre les matches des Blaugrana depuis que le club mythique a ouvertement pris position pour le référendum sur l'indépendance de la Catalogne. Portrait.
Carlos Soler, 51 ans, se définit comme un "supporter du FC Barcelone de la première heure". Dès son plus jeune âge, ce Catalan passionné du ballon rond est allé toquer à la porte du club pour y trouver un travail. À 15 ans, il vendait aux fans les fameux carnets d’abonnements du club, le précieux sésame pour accéder au Camp Nou et assister aux matches. À 17, il travaillait dans la boutique officielle du stade avant d’être affecté à la gestion administrative des clubs pour les catégories poussins et benjamins.
Le catalan, langue officielle du club
Mais déjà à l’époque, "on me demandait de parler en catalan si je voulais évoluer", se souvient-il. Le club fondé en 1899 s'est toujours appuyé sur l’identité catalane, et notamment la langue régionale, qu'il a adoptée officiellement dès 1910. Le supporter barcelonais, qui ne s’offusque pas, se plie au règlement du club. Pour autant, il n'a jamais compris ce choix : ce fils d'un père catalan et de mère castillane a grandi en Catalogne en "apprenant à parler espagnol à l’école", puisqu'à l'époque les cours étaient dispensés essentiellement en castillan.
Le Barcelonais finit par quitter le club "uniquement pour des raisons professionnelles", précise-t-il. "J’aspirais à autre chose." Les années passent et le passionné de foot continue de suivre les matches de son équipe tout en partageant sa passion avec son fils Maximiliano, âgé aujourd’hui de 13 ans. Jusqu’au dérapage fatal.
"Porte-parole de la propagande indépendantiste"
En mai dernier, face à Alaves lors de la dernière Coupe du roi, les supporters barcelonais ont sifflé le roi Felipe VI, présent dans le stade : "J’ai trouvé cela insultant. Pourquoi un tel manque de respect ? Les Catalans sont pourtant des gens bien éduqués."
Il décide alors de mettre un carton rouge à son club de cœur. "Pour moi, le sport, c’est partager les valeurs de l’olympisme, du fair-play, de l’effort. Mais je trouve que le Barça sort trop souvent de ce cadre", regrette Carlos Soler. Quelques jours plus tôt, le club annonçait officiellement son soutien au gouvernement catalan et à l'organisation, le 1er octobre, du référendum sur l’autodétermination, jugé illégal par la Cour constitutionnelle et le gouvernement de Madrid. Le Barça est, selon lui, devenu "un acteur politique" qui joue le rôle de "porte-parole de la propagande indépendantiste".
Dos pancartas independentistas ocupan las gradas del Camp Nou https://t.co/QJ44n3NCCj pic.twitter.com/sGv4FeUKO7
La Vanguardia (@LaVanguardia) 12 septembre 2017Lors du match de la Ligue des champions mardi 12 septembre, entre la Juventus et le Barça, les supporters indépendantistes ont brandi une pancarte souhaitant (en anglais) la "bienvenue dans la République catalane", en référence au référendum à venir. Ces messages, interdits dans l'enceinte des stades par les instances dirigeantes internationales du foot, valent au club barcelonnais d'être souvent rappelé à l'ordre par l’UEFA.
"Sans le Real, le Barça n'est rien"
"La politique devrait rester aux vestiaires, estime Carlos Soler. Le Barça oublie qu’il a des supporters à Madrid, en Andalousie et en Galice." La scission est pour lui inenvisageable : "Moi aussi, je suis un Catalan, moi aussi, j’aime le Barça, moi aussi, je refuse de payer trop d’impôts, argue-t-il. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut quitter l’Espagne ! Ils ont déjà tout : l’identité, la langue. Qu’est-ce qu’ils veulent de plus ? L’argent. Tout ça pour une question d’argent ! Ça ne vaut pas la peine."
Il assure ne pas être le seul fan déçu du Barça, "sauf que certains arrivent à faire abstraction de la politique pour ne se focaliser que sur les matches". Mais tous les footeux qui veulent que la Catalogne restent en Espagne sont formels : "Sans le Real Madrid, le FC Barcelone n'est rien. Et inversement."