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La Hongrie envoie la note de sa clôture anti-migrants à la Commission européenne

La Commission européenne va examiner la requête de la Hongrie, qui souhaite voir l’UE participer au financement de sa clôture anti-migrants. Le Premier ministre Viktor Orban réclame 400 millions d’euros d’aide pour cette mesure très contestée.

La requête a peu de chances d’aboutir. La Commission européenne va examiner rapidement la demande de la Hongrie en faveur d'une aide financière supplémentaire pour la protection de ses frontières, a-t-elle annoncé vendredi 1er septembre. L’instance a cependant noté que le Premier ministre Viktor Orban sollicitait une "solidarité" du bloc communautaire, dont il ne fait pas preuve lui-même.

Le gouvernement hongrois avait indiqué, jeudi, qu'il allait demander à l'exécutif européen 400 millions d'euros pour couvrir la moitié des frais liés à l'installation d'une clôture à la frontière sud de la Hongrie.

Orban a ordonné la construction de cette clôture contestée le long de la frontière avec la Croatie et la Serbie, afin d'empêcher le passage de migrants, qui transitaient par le territoire hongrois avant de poursuivre leur chemin vers l'Allemagne et l'Europe du Nord. Ce faisant, il estime avoir protégé le reste des pays européens et leur demande une participation financière.

En revanche, la Hongrie refuse d'accueillir les demandeurs d'asile dans le cadre d'un plan européen visant à répartir les réfugiés selon des quotas entre les États membres du bloc communautaire. Budapest est soutenu dans ce contentieux par la Pologne.

"Nous ne finançons pas de barrières"

Le porte-parole de la Commission européenne Alexander Winterstein a déclaré, vendredi, que la demande hongroise pour des fonds supplémentaires serait examinée rapidement. Et d'ajouter : "Nous ne finançons pas la construction de clôtures ou de barrières à nos frontières extérieures. [...] Nous ne soutenons pas les initiatives de gestion des frontières extérieures. Il peut s'agir de mesures de surveillance, d'équipements de contrôle, mais nous ne finançons pas de barrières", a-t-il poursuivi.

Le porte-parole a ajouté que la Commission européenne prenait note que la Hongrie considérait désormais la solidarité comme "un principe important de l'UE".

"La solidarité fonctionne dans les deux sens et tous les États membres doivent être prêts à y participer. Ce n'est pas une option 'à la carte' dans laquelle vous pouvez choisir un plat, par exemple la gestion des frontières, et refuser un autre comme la relocalisation" des réfugiés, a poursuivi le porte-parole.

Avec AFP