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Guerre en Ukraine : la Russie dit avoir "besoin de temps" après l'ultimatum de Trump
Le Kremlin a dit, mardi, rester prêt à négocier avec l'Ukraine tout en précisant avoir besoin de "temps" pour répondre aux déclarations "très sérieuses" de Donald Trump. La veille, le président américain avait donné 50 jours à la Russie pour mettre fin au conflit avec son voisin.
Les présidents américain Donald Trump, ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine. © AP

"Les déclarations du président Trump sont très sérieuses. Nous avons bien sûr besoin de temps pour analyser ce qui a été dit à Washington, et si ou quand le président Poutine le jugera nécessaire, il commentera." Voici ce qu'a déclaré mardi 15 juillet le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en réaction à l'ultimatum lancé la veille par Donald Trump.

Le président américain a promis lundi de nouvelles livraisons d'armement pour l'Ukraine et donné 50 jours à Moscou pour mettre fin à son offensive dans le pays, sous peine de sanctions sévères.

"Nous restons prêts", dit Moscou

"Il semble que cette décision prise à Washington, dans les pays de l'Otan et directement à Bruxelles sera perçue par Kiev non comme un signal en faveur de la paix, mais comme un signal pour poursuivre la guerre", a aussi critiqué le porte-parole du Kremlin lors de son briefing quotidien.

Dmitri Peskov a affirmé que la Russie attendait "des propositions de la partie ukrainienne" concernant un troisième round de négociations, après deux sessions peu fructueuses à Istanbul. "Nous restons prêts", a-t-il dit. Les dates du troisième cycle de pourparlers n'ont pas été fixées pour l'instant.

La Russie, qui a déclenché il y a plus de trois ans une offensive massive en Ukraine, a rejeté toute trêve prolongée, qui permettrait selon elle aux forces ukrainiennes de se réarmer. Moscou exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions, en plus de la péninsule de Crimée annexée en 2014, et que Kiev renonce à rejoindre l'Otan.

Inacceptable pour Kiev qui réclame, avec ses alliés européens, une trêve sans conditions de 30 jours avant des négociations de paix avec Moscou et veut que l'armée russe se retire entièrement de son territoire.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a essayé de pousser Moscou et Kiev à mettre fin au conflit, notamment en se rapprochant de Vladimir Poutine dont il se dit désormais "déçu". "Je pensais que nous aurions un accord il y a deux mois, mais ça ne semble pas se concrétiser", a-t-il déclaré lundi à la Maison Blanche, au côté du secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Sans accord d'ici 50 jours, les États-Unis mettront en place des "droits de douane secondaires", c'est-à-dire contre les alliés de Moscou, a dit le président américain.

Une "coercition qui ne mène nulle part", dénonce Pékin

L'an dernier, les principaux partenaires commerciaux de la Russie étaient la Chine, pour quelque 34 % du total des échanges, ainsi que, dans une moindre mesure, l'Inde, la Turquie et la Biélorussie, selon les Douanes russes.

Pékin, qui a estimé mardi que la Chine et la Russie devaient "renforcer leur soutien mutuel", a fustigé une "coercition qui ne mène nulle part" venant de Washington.

Donald Trump a par ailleurs annoncé que des équipements militaires "d'une valeur de plusieurs milliards de dollars", notamment des systèmes de défense antiaérienne Patriot, seraient livrés à l'Ukraine.

Ces équipements seront achetés par les membres européens de l'Otan. Mark Rutte a précisé que l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Finlande, le Canada, la Norvège, la Suède et le Danemark feront partie des acheteurs.

Le Danemark et les Pays-Bas ont indiqué mardi à Bruxelles être prêts à participer au plan de Donald Trump. Reste à savoir combien de temps il faudra aux pays européens pour expédier ces armes en Ukraine, pilonnée chaque jour par des frappes russes.

Avec AFP