
Des personnes passent devant une mosquée à Maiduguri, au Nigeria, le vendredi 14 mars 2025. (Photo d'illustration) © Joshua Olatunji, AP
Une explosion dans une mosquée de la ville nigériane de Maiduguri, dans le nord-est du pays, a tué au moins sept fidèles mercredi 24 décembre, ont indiqué à l'Agence France-Presse (AFP) un chef d'une milice anti-jihadiste et des témoins.
Aucun groupe armé n'a immédiatement revendiqué la responsabilité de ce que ce chef de la milice, Babakura Kolo, a décrit comme étant un attentat à la bombe.
Maiduguri est la capitale de l'État de Borno, théâtre depuis des années d'une insurrection menée par les groupes jihadistes Boko Haram et sa branche, le groupe État islamique en Afrique de l'Ouest, bien que la ville elle-même n'ait pas connue d'attaque majeure depuis des années.
Selon des témoins, la bombe aurait explosé à l'intérieur d'une mosquée bondée du marché Gamboru de la ville, vers 18 h (17 h GMT) alors que les fidèles musulmans s'étaient rassemblés pour la prière du soir.
L'un des responsables de la mosquée, Malam Abuna Yusuf, a fait état de huit morts, bien que les autorités n'aient pas encore communiqué le nombre de victimes.
"Nous confirmons qu'il y a eu une explosion", a dit à l'AFP un porte-parole de la police, Nahum Daso, ajoutant qu'une équipe de déminage était sur place.
Le chef de la milice, Babakura Kolo, a quant à lui affirmé que sept personnes avaient été tuées, ajoutant soupçonner que la bombe avait été placée à l'intérieur de la mosquée et avait explosé au milieu de la prière. Des témoins ont décrit un attentat-suicide.
Résurgence de la violence
Le nombre de blessés n'était pas immédiatement connu, mais un témoin, Isa Musa Yusha'u, a déclaré à l'AFP avoir "vu de nombreuses victimes être emmenées pour recevoir des soins médicaux".
Des images filmées après l'explosion et vues par l'AFP montrent une personne couverte de sang se tordant de douleur sur le sol, ainsi que ce qui semble être des corps recouverts d'un drap.
Le Nigeria est en proie à une insurrection jihadiste depuis 2009.
Selon l'ONU, le conflit a fait au moins 40 000 morts et déplacé environ 2 millions de personnes dans le nord-est du pays.
Bien que la violence ait diminué depuis dix ans, elle s'est propagée aux pays voisins, le Niger, le Tchad et le Cameroun.
Les inquiétudes grandissent quant à une résurgence de la violence dans certaines parties du nord-est, où les groupes insurgés restent capables de mener des attaques meurtrières malgré des années d'opérations militaires.
Autrefois le théâtre de fusillades et d'attentats à la bombe, Maiduguri est calme depuis quelques années, la dernière attaque majeure remontant à 2021. Mais les souvenirs du conflit sont toujours présents, avec des pick-ups militaires traversant quotidiennement la ville. Les postes de contrôle sont toujours en place le soir même si les marchés, qui fermaient autrefois en début d'après-midi, restent désormais ouverts jusque tard dans la nuit.
Pendant ce temps, dans les campagnes, l'insurrection continue de faire rage et les analystes mettent en garde contre une recrudescence de la violence jihadiste cette année.
Avec AFP
