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Hajj : des milliers d’Iraniens de retour à La Mecque

Absents du hajj en 2016 en raison d’une brouille entre Riyad et Téhéran, plus de 86 000 Iraniens participent cette année au pèlerinage à La Mecque. Cette année, ce sont de nombreux Qataris qui n’ont pas pu se rendre dans la ville sainte.

Deux ans après la bousculade meurtrière durant le pèlerinage de La Mecque, les Iraniens sont de retour dans la ville sainte. Selon Téhéran, plus de 86 000 fidèles iraniens participent en 2017 au hajj, qui rassemble plus de deux millions de musulmans du monde entier.

"L'interdiction de voyage pour les Iraniens ne pouvait pas durer très longtemps. Est-ce que la politique peut remettre en cause un devoir religieux ? La question a fait débat en Iran", analyse pour l’AFP Fariba Adelkhah, anthropologue, chargée de recherches au Centre d'études et de recherches internationales (CERI) à Sciences-Po Paris. Selon elle, "l'État iranien ne voulait pas prendre la responsabilité d'empêcher une nouvelle fois ses citoyens de se rendre à La Mecque".

"Les Iraniens ont toujours voulu venir ici"

"C'était un différend entre deux pays. Les Iraniens ont toujours voulu venir ici", estime, pour sa part, Mohamed, 38 ans. Cet ingénieur venu d'Arak, ville au sud-ouest de Téhéran, était à La Mecque l'année du drame et dit y avoir perdu des connaissances.

La gigantesque bousculade, qui avait coûté la vie en septembre 2015 à près de 2 300 pèlerins, dont 464 Iraniens, avait été suivie d'une série d'échanges musclés entre Téhéran et Riyad. L'Iran avait dénoncé la mauvaise gestion du hajj et l'Arabie saoudite la volonté de Téhéran de politiser ce grand évènement religieux.

Cette guerre des mots avait été suivie quatre mois plus tard par la rupture des relations entre les deux pays à la suite de l'exécution d'un dignitaire chiite en Arabie saoudite et à l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes en Iran. Faute d'accord entre le royaume wahhabite et la République islamique, les fidèles iraniens avaient été absents du hajj en 2016.

C'est une autre crise diplomatique qui, cette année, a des répercussions sur le hajj : celle qui oppose l'Arabie saoudite et ses alliés d'un côté, et le Qatar de l'autre. Le boycott imposé à Doha depuis le 5 juin, qui comprend notamment la fermeture des liaisons maritimes et aériennes, a empêché de nombreux Qataris de venir à La mecque cette année, même si Riyad a assoupli les conditions d'entrée par la voie terrestre à deux semaines du pèlerinage.

Avec AFP