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Persécutés, au moins 3 000 Rohingyas ont fui la Birmanie pour le Bangladesh

L'ONU a annoncé lundi que plus de 3 000 membres de la minorité musulmane rohingya avaient fui la Birmanie, où ils sont les victimes d'une nouvelle flambée de violences, en direction du Bangladesh.

Au moins 3 000 membres de la minorité musulmane rohingya sont passés au Bangladesh ces trois derniers jours pour fuir la nouvelle flambée de violences en Birmanie, ont annoncé lundi 28 août les Nations unies.

"Le Haut-Commissariat aux réfugiés et les agences de l'ONU dans les camps agréés ont estimé que plus de 3 000 ‘nouveaux arrivants’ ont été recensés", a déclaré Joseph Tripura, porte-parole du HCR. "Nombre de ces nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants", a-t-il ajouté. Plus de 400 000 réfugiés rohingyas se trouvent déjà au Bangladesh après avoir fui des vagues de violences précédentes.

Le Bangladesh estime à plusieurs milliers le nombre de membres de cette communauté paria qui se trouvent à proximité de sa frontière avec la Birmanie, où les Rohingyas sont persécutés de longue date.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est "profondément préoccupé" après des informations concernant la mort de civils lors d'opérations sécuritaires dans l'État de Rakhine, dans l'ouest birman, a indiqué lundi dans un communiqué son porte-parole. Il estime que les autorités birmanes doivent "assurer la sécurité de ceux qui en ont besoin et leur fournir de l’aide".

L'État de Rakhine connaît depuis plusieurs années de fortes tensions entre musulmans et bouddhistes. Des opérations militaires et des attaques de rebelles rohingyas ont récemment enclenché un nouveau cycle de violences. Une centaine de personnes ont péri depuis vendredi dans ces affrontements.

Mauvais accueil au Bangladesh

Considérés comme des étrangers au sein de ce pays à plus de 90 % bouddhiste, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent en Birmanie depuis des générations. Ils n'ont pas accès au marché du travail, aux écoles, aux hôpitaux et la montée du nationalisme bouddhiste ces dernières années a attisé l'hostilité à leur encontre.

Mais les arrivées de Rohingyas ne sont guère vues d'un bon oeil par le Bangladesh, pays à majorité musulmane. La police les accuse de commettre des délits, comme le trafic de drogues.

Le Vatican a annoncé lundi une visite du pape François fin novembre en Birmanie et au Bangladesh, un déplacement au cours duquel le souverain pontife devrait évoquer le sort des Rohingyas dont il prend régulièrement la défense.

Avec AFP