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Attentats en Catalogne : la une de Charlie Hebdo fait débat

Deux ans après la tuerie qui a décimé Charlie Hebdo, que reste-t-il de la liberté d'expression incarnée par la rédaction du journal satirique ? Pour Riss, le directeur de la publication, la situation est encore plus sensible.

La dernière une de Charlie Hebdo, consacrée aux attentats en Catalogne, provoque, depuis mercredi 23 août, un débat houleux.

Diffusée mardi sur Facebook, avant une parution mercredi, la une de l'hebdomadaire satirique signée du caricaturiste Juin, montre une camionnette s'éloignant après avoir tué des passants, avec en dessous la phrase : "islam, religion de paix... éternelle".

Débat en ligne

Dans un éditorial intitulé "Les autruches en vacances", le directeur de la publication Riss, grièvement blessé lors d'une attaque dans les locaux de la publication perpétrée par deux jihadistes en janvier 2015, qui avait décimé la rédaction, dénonce "le bourrage de crâne [qui] a réussi à nous faire admettre que le ‘fait religieux’ ne doit pas être discuté".

Sur Twitter, le sujet Charlie Hebdo faisait partie des plus discutés en France, générant plus de 15 000 tweets pour soutenir ou critiquer le journal, réputé pour son humour acerbe, sa critique des religions et son sens de la provocation.

#CharlieHebdo je suis catholique et je suis choquée par Charlie Hebdo !ces bandes de décérébrés n ont rien à voir avec l Islam et le Coran !

  Isabelle ???????????????? (@bellasoline) 23 août 2017

"La une de #CharlieHebdo est très bien. C'est le terrorisme islamiste et les radicalismes religieux qu'il faut combattre et pas un journal", a estimé l'urgentiste et ancien de Charlie, Patrick Pelloux.

la une de #CharlieHebdo est très bien. C'est le terrorisme islamiste et les radicalismes religieux qu'il faut combattre et pas un journal

  Patrick Pelloux (@PatrickPelloux) 23 août 2017

De son côté, le député socialiste Stéphane Le Foll a critiqué la une de Charlie Hebdo, appelant l'hebdomadaire satirique à "la responsabilité" et à éviter de "dangereux amalgames".

L'hebdo avait déjà fait polémique après les attentats de Bruxelles, avec sa une du 30 mars 2016, signée Riss et représentant le chanteur Stromae entouré de parties de corps tailladés avec la légende "Papa où t'es ?".

Avec AFP