
Épreuve reine de l’ultra-trail, l’UTMB – pour Ultra-Trail du Mont-Blanc – reprend ses quartiers alpestres fin août. Gros plan sur la Mecque des courses en montagne, dont l’influence s’étend à l’international, édition après édition.
On la surnomme la "course de tous les superlatifs". Le 26 août 2017, à 18 h, 2 300 participants prendront le départ de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, épreuve reine des courses à pied en montagne. Une flopée de conquérants, stars ou anonymes, qui tenteront d’aller au bout de cette épopée de 170 km à travers les cols alpins, de jour comme de nuit.
Depuis sa création en 2003, l’UTMB – pour les intimes – n’en finit plus de faire rêver les randonneurs de l’extrême. Et pour cause : 170 km d’une traite à travers la France, la Suisse et l’Italie, pas moins de 10 cols à plus de 2 000 m d’altitude et un dénivelé positif total de quelque 10 000 m. Et le tout en moins de 46 h 30, sous peine d’élimination.
Dix kilomètres de dénivelé… une donnée difficile à quantifier. À titre de comparaison, les coureurs du dernier Tour de France, lors de la 9e étape entre Nantua et Chambéry, en ont grimpé moins de la moitié (4 600 m) au terme d’une étape reine ponctuée de sept cols. Un autre exemple ? Cela revient, grosso modo, à gravir à 36 reprises les 1 665 marches de la Tour Eiffel.
Derrière les stars, des héros discrets
Sans surprise, cette boucle autour du Mont-Blanc attire les plus grands noms de la discipline sur la ligne de départ, à Chamonix. L’édition 2017 ne déroge pas à la règle, avec un plateau plus qu’alléchant : les Français François d’Haene et Xavier Thévenard, double vainqueurs de l’épreuve, ou encore le tenant du titre Ludovic Pommeret. La star espagnole Kilian Jornet, triple lauréat, sera également de la partie. Et derrière les favoris, qui boucleront la course en moins de 24 heures, quelque 2 000 anonymes, femmes et hommes, qui s’élanceront pour l’apogée d’une très longue préparation.
Car le simple fait de participer à l’UTMB est une fin en soi. Pour prétendre à un dossard, les exigences fixées par les organisateurs sont dantesques. Chaque coureur doit avoir accumulé 15 points ITRA (l’une des instances internationales du trail) au cours des deux années précédentes. Un défi déjà de taille puisqu’il consiste à terminer, par exemple, deux ultra-trails de plus de 100 km et un trail moyen (50 à 80 km), détaille le quotidien sportif L’Équipe dans un article consacré à l’épreuve en août 2016.
Ce bilan écrème déjà considérablement le nombre de prétendants, mais ils sont tout de même près de 6 000 à s’inscrire chaque année pour prendre le départ à Chamonix…. Pour un tiers d’élus au final, au terme d’un cruel tirage au sort. Et parmi les 2 300 chanceux, un tiers environ jettera l'éponge.
Une marque assise
Sous l’impulsion de l’épreuve reine, la marque UTMB a tissé sa toile aux quatre coins du monde. Son alliance avec OC Sport, une société spécialisée dans l’organisation d’événements, notamment sportifs, lui a permis par exemple de nouer un partenariat de sept ans avec le Chinois Xingzhi Exploring, matérialisé dès mars 2018 par la tenue d’un trail labellisé UTMB dans la province de Tengchong.
La marque s’est également développée sur Internet avec des communautés conséquentes (plus de 40 000 abonnés sur Twitter, près de 180 000 fans sur Facebook…) et le lancement d’une chaîne de télévision dédiée à l’événement. Et sans surprise, les annonceurs sont au rendez-vous : après douze années de collaboration avec The North Face, l’épreuve a officialisé son mariage avec un autre équipementier phare du milieu, Columbia.
- 20 days left until the @UTMBMontBlanc! See you in Chamonix with Columbia Sportswear https://t.co/6fYa5lfOej pic.twitter.com/kgGB3m15aP
Columbia Sportswear (@columbia_eu) 8 août 2017Sur le plan sportif aussi, l’organisation a capitalisé sur son succès de ces quinze dernières années. L’UTMB, qui se constituait d’une seule course éponyme en 2003, est aujourd’hui le berceau de cinq épreuves autour du plus haut sommet d'Europe. La CCC (101 km et 6 100 m de dénivelé positif), a fait son apparition en 2005, puis la PTL (290 km et 26 500 m de dénivelé positif en relais) en 2008 et la TDS (119 km et 7 200 m de dénivelé positif) en 2009. Enfin, en 2014, l’OCC (56 km et 3 500 m de dénivelé positif) est venue compléter l’offre. Au total, ce sont désormais plus de 6 000 coureurs qui arpentent ainsi les cols alpestres durant le week-end.
Un concentré de compétition qui attire chaque année de plus en plus de monde. En 2016, quelque 350 000 spectateurs avaient pris leurs quartiers sur le parcours, et près de 4 millions de personnes avaient suivi la retransmission de l’UTMB. Des chiffres en constante progression, et qui pourraient grimper encore à l’occasion de cette 15e édition.