"Le moment est venu d'exercer une pression maximale sur Mugabe pour qu'il s'en aille", a estimé le chef de la diplomatie européenne Javier Solana au sujet du président du Zimbabwe, alors que le pays connaît une grave épidémie de choléra.
AFP - Le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana a jugé lundi que "le moment" était venu d'exercer "une pression maximale" sur le président zimbawéen Robert Mugabe pour l'amener à démissionner au vu de son incapacité à faire face à la grave crise sanitaire au Zimbawe.
"Le moment est venu d'exercer une pression maximale sur Mugabe pour qu'il s'en aille et donne la possibilité au peuple zimbabwéen de mettre ses affaires en ordre pour que le pays puisse commencer à avancer", a déclaré M. Solana à la presse à son arrivée à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE.
Les 27 devaient notamment examiner l'éventualité de décréter de nouvelles sanctions contre le régime de M. Mugabe, incapable de juguler une épidémie de choléra et alors que les négociations pour former un gouvernement d'union avec l'opposition ont échoué.
Mais M. Solana a expliqué que faire partir M. Mugabe "est le type de pression que nous voulons exercer" et que "l'heure n'est pas vraiment à des sanctions ou à ce genre de choses".
"Tout ce qui devait être fait en cette matière a déjà été fait, certes on peut ajouter quelques personnes à la liste (des personnalités du régime zimbawéen interdites d'entrée dans l'UE, ndlr), mais l'important maintenant c'est la pression politique et je pense qu'elle est en train de monter", a-t-il dit.
Kofi Annan, Jimmy Carter et d'autres personnalités éminentes du groupe The Elders (Les Anciens) ont accusé dimanche Robert Mugabe d'être incapable de résoudre la grave crise humanitaire au Zimbabwe, en proie à une épidémie de choléra qui a déjà fait près de 600 morts.
Ce groupe réunissant 12 anciens chefs d'Etat et grandes figures du militantisme pour la paix et les droits de l'homme, lancé par Nelson Mandela en 2007, a publié dimanche à Johannesburg un rapport accablant pour le régime Mugabe.
Ses membres devaient rencontrer lundi à Paris le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays préside actuellement l'UE, à l'occasion des cérémonies du 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme.
Cette pression émanant de personnalités respectées de la scène internationale s'ajoute à celle de plus en plus vigoureusement exercée sur le président Mugabe par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne qui ont réclamé son départ.
Si le dernier bilan de l'ONU fait état de 575 morts et de 12.700 personnes infectées par le choléra, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a estimé dimanche que le bilan réel était nettement plus lourd, et redoute un quintuplement du nombre de cas à 60.000 personnes.