Rendre Paris plus attractive comme alternative à la City pour tenter de séduire les institutions financières dans un monde post-Brexit : tel est le but d'une série de mesures présentées par le Premier ministre Édouard Philippe.
City qui pleure, Paris qui rit ? Le Premier ministre Édouard Philippe a placé plusieurs atouts, vendredi 7 juillet, dans le jeu de la capitale française pour profiter de l'affaiblissement annoncé de la place financière londonienne après le Brexit.
Le chef du gouvernement a annoncé une série de mesures, censées rendre Paris plus attractive que Francfort (Allemagne), Amsterdam (Pays-Bas) ou encore Dublin (Irlande). L'effort principal porte sur les incitations fiscales. Le gouvernement va, ainsi, abroger l'extension de la taxe sur les transactions financières. Initialement prévue pour début 2018, cette taxe devait s'élargir aux transactions "intraday" (qui sont conclues en une journée), très prisées dans le monde de la finance.
Édouard Philippe a aussi assuré que les bonus des "salariés preneurs de risques" (comme les traders) - qui peuvent s'élever à des millions d'euros - ne seront plus pris en compte dans le calcul des indemnités de licenciements. Une mesure concoctée pour rassurer les banques et autres institutions, qui pourront se débarrasser à moindre coût de traders jugés inutiles.
Nouveaux lycées internationaux
Paris doit aussi améliorer son accueil des familles de ces stars de la finance. Le Premier ministre a ainsi affirmé que trois nouveaux lycées internationaux ouvriraient leurs portes d'ici à 2022.
Ces nouvelles carottes viennent s'ajouter aux mesures qui avaient été annoncées par le gouvernement de Manuel Valls en octobre 2016. L'exécutif socialiste avait alors promis que les "impatriés" (les Français partis travailler à l'étranger et qui reviennent), pourraient bénéficier d'un régime fiscal très avantageux pendant huit ans au lieu de cinq. Le Premier ministre de l'époque avait en outre annoncé la baisse à venir de l'impôt sur les sociétés de 33 % à 28 %.
Malgré ces premières incitations, les banques basées à Londres et qui sont en quête d'une nouvelle terre d'accueil ont plus volontiers jeté leur dévolu sur Francfort (Goldman Sachs ou la banque japonaise Daiwa) ou Dublin (HSBC). Édouard Philippe compte sur ces nouvelles mesures pour permettre à Paris de rattraper son retard.