
L'ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a lancé samedi à Paris le "Mouvement du 1er-Juillet", une initiative dont l'ambition est de "refaire la gauche", et a annoncé son départ du Parti socialiste.
L'ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a annoncé, samedi 1er juillet à Paris, son départ du Parti socialiste (PS), où il militait depuis trente ans. Il a affirmé vouloir s'atteler à la reconstruction de la gauche avec son "Mouvement du 1er-Juillet", une initiative dont l'ambition est de "refaire la gauche".
"Aujourd'hui, j'ai décidé de quitter le Parti socialiste. Je quitte un parti, mais je n'abdique pas l'idéal socialiste", a affirmé l'ancien député à l'occasion du lancement de son mouvement sur la pelouse de Reuilly (XIIe arrondissement), s'exprimant selon lui devant environ 11 000 personnes.
Je crois à la nécessité du combat socialiste. Ce combat a besoin de forger les nouveaux outils politiques appropriés à ses objectifs. #M1717 pic.twitter.com/jov5Fojlkd
— Benoît Hamon (@benoithamon) 1 juillet 2017"Notre objectif est simple. Toutes celles et ceux qui sont ici pensent qu'il y a une majorité sociale dans ce pays qui vit sous la coupe d'une minorité sociale. Cette minorité sociale, c'est l'alliance qu'a réussie Emmanuel Macron de la vieille bourgeoisie et de la nouvelle bourgeoisie. Notre objectif, c'est que la majorité sociale d'ici cinq ans, et pour commencer d'ici 2020 aux élections municipales, redevienne une majorité politique", a dit Benoît Hamon à la presse à son arrivée sur le site.
Parmi les personnalités politiques présentes ou annoncées, on comptait les anciens ministres Philippe Martin et Dominique Bertinotti, les écologistes Yannick Jadot et Cécile Duflot, qui étaient tous déjà présents au côté de Benoît Hamon durant sa campagne, qui s'est achevée au premier tour de la présidentielle le 23 avril sur un échec cuisant, avec seulement 6,4 % des voix.
"Face à Jupiter, nous serons des légions de Prométhée", pour faire sans cesse circuler le pouvoir. #BenoitHamon #M1717 pic.twitter.com/zaddPq7Jjl
— Charlotte Boitiaux (@chaboite) 1 juillet 2017Des communistes étaient également présents : le secrétaire départemental du Parti communiste (PCF) du Val-de-Marne Fabien Guillaud-Bataille et le fondateur de la Gauche unitaire Christian Picquet. Des ténors appelés sans doute à jouer un rôle dans la reconstruction du PS, tels les anciens ministres Matthias Fekl et Najat Vallaud-Belkacem, ou la maire de Paris Anne Hidalgo, étaient en revanche absents.
La démarche de Benoît Hamon se veut "totalement ouverte" et veut "dépasser les partis". Il "propose de lancer à la rentrée de septembre un processus d'états généraux de toute la gauche (...) décentralisés, ouverts à toutes les composantes de la gauche politique, écologiste, citoyenne et sociale".
Méfiance et distances
Yannick Jadot, qui avait semblé en mai vouloir être partie prenante, a depuis pris ses distances. "C'est une bonne idée, une bonne initiative. Mais ce mouvement de Benoît Hamon, qui se revendique comme tel, est le mouvement de Benoît Hamon. Ce sera un des piliers de la maison commune de la gauche. C'est une pierre à l'édifice, mais ce n'est pas la maison commune", a-t-il souligné auprès de l'AFP.
Il ne faut pas seulement renouveler le personnel politique mais aussi renouveler les politiques publiques #M1717 pic.twitter.com/cPQ7myR26o
— Yannick Jadot (@yjadot) 1 juillet 2017Du côté des communistes, on se montre sceptique face à l'ambition de Benoît Hamon d'organiser des états-généraux de la gauche dès septembre. "La gauche va se trouver sur le terrain des luttes, sur la loi Travail, sur l'état d'urgence. Mais c'est très optimiste de penser que dès septembre, on sera en situation de se rassembler au-delà de ce qu'on fait aujourd'hui", a déclaré à l'AFP Marie-Pierre Vieu, en charge au PCF des relations extérieures.
Au PS enfin, une certaine méfiance prévaut, même parmi les anciens "frondeurs". "Affirmer une ambition individuelle, je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure manière de redémarrer ce cycle politique (...) Il ne faut pas redémarrer le cycle en donnant l'impression qu'on cherche un candidat pour 2022", a souligné l'ancien député Laurent Baumel auprès de l'AFP.
Avec AFP