
Derrière les immenses favoris au podium que sont Christopher Froome, Richie Porte et Nairo Quintana, une flopée de prétendants espère profiter des moindres défaillances pour briller sur les pentes du Tour de France 2017. Revue d’effectif.
À quelques heures du Grand Départ du Tour de France 2017, plusieurs coureurs peuvent légitimement croire en leurs chances de revêtir le maillot jaune sur les Champs-Élysées, le 23 juillet prochain. De manière inévitablement subjective – le moins possible tout de même – France24.com vous propose de faire le point sur ces vainqueurs potentiels de la plus grande course cycliste du monde.
• Les valeurs sûres : Froome, Porte, Quintana
Ceux qui devront endosser d’entrée le maillot de vainqueurs plausibles de ce Tour 2017 sont au nombre de trois. Difficile, déjà, de ne pas évoquer le statut du Britannique Chris Froome. Triple vainqueur de l’épreuve, double tenant du titre et épaulé par une flopée de coureurs de grande qualité (Henao, Thomas, Kwiatkowski ou Landa), le "Kényan blanc" est forcément le coureur à battre au départ de cette Grande Boucle. Et ce, même s’il n’a pas encore brillé depuis le début de la saison et s’est notamment retrouvé en difficulté sur les pentes les plus raides du Dauphiné Libéré, le mois dernier.
À l’inverse, son concurrent le plus crédible peut s’enorgueillir d’un début d’année brillant. L’Australien Richie Porte, en grande forme en ce moment, se présente au départ après avoir remporté le Tour Down Under, le Tour de Romandie, et accroché une solide 2e place au Dauphiné. Cinquième l’an passé, le leader de la BMC peut viser beaucoup plus haut cet été. À 32 ans tout juste, l’âge de la maturité dans le peloton.
L’expérience pourrait être aussi le grand allié du Colombien Nairo Quintana. Le leader de la Movistar, qui a terminé sur le podium de l’épreuve lors de ses trois premières participations, veut profiter de cette édition 2017 pour franchir un cap. D’autant que, cette année, il est le seul leader à disposer d’une équipe capable de rivaliser en montagne avec la Sky de Froome. Très en forme, Alejandro Valverde sera son premier lieutenant, épaulé par le Colombien Carlos Betancur ou encore le Costaricien Andrey Amador.
• Les dynamiteurs : Bardet, Aru, Contador
Ils auraient tout aussi bien pu faire partie du groupe des favoris, mais Bardet, Aru et dans une moindre mesure Contador, ont peut-être plus encore des profils portés vers l’offensive. Ce qui n’empêche toutefois pas d’en faire des vainqueurs potentiels, soit dit en passant.
Mais face aux grosses cylindrées que sont les équipes Sky ou Movistar, ils devront avant tout compter sur leur panache pour faire de gros écarts. C’est notamment le cas pour Romain Bardet, principale chance française au départ de cette 104e édition. Peu en vue sur les chronos et leader d’une équipe AG2R La Mondiale moins impressionnante, malgré l’arrivée de Mathias Frank, il sait que son salut passe par de grosses performances sur les pentes les plus raides de cette Grande Boucle. Deuxième derrière Froome l’an passé, il arrive au départ de l’épreuve avec une solide 6e place sur le Dauphiné.
Pour Fabio Aru, le défi sera également de taille. Le grimpeur italien, capable de déposer n’importe qui dans les cols s’il a de bonnes jambes, présidera aux destinées de l’équipe Astana, orpheline de Vincenzo Nibali. Accompagné en montagne par le Danois Jakob Fuglsang, co-leader de l’équipe, le Sarde espère bien confirmer les espoirs placés en lui après une décevante 13e place l’an passé.
• Les jeunes pousses : Simon Yates, Meintjes, Chaves (même s’il n’est plus tout jeune)
L’an passé, Adam Yates avait réalisé une très belle performance sur le Tour en allant chercher une 4e place du général auréolée du maillot blanc de meilleur jeune. Et la tunique pourrait bien rester dans la famille d’ici trois semaines puisqu’en son absence, c’est son frère jumeau Simon Yates qui endossera le costume de co-leader de la formation Orica-Scott. Avec l’espoir d’accrocher au minimum un Top 10 pour sa 3e participation.
Dans sa quête du maillot blanc, il aura toutefois fort à faire face au surprenant Sud-Africain Louis Meintjes, qui prendra lui aussi le départ de sa 3e Grande Boucle. Sixième du Tour du Pays basque, 8e du Dauphiné, il sera le leader incontesté de l’équipe UAE Emirates, avec l’objectif de faire au moins aussi bien que l’an passé sur le Tour. En 2016, il avait rallié Paris en 8e position, à tout juste 24 ans.
Enfin, même s’il arpente le bitume depuis de longues saisons, difficile de passer sous silence la première participation du Colombien Esteban Chaves. Malgré quatre mois d’absence en raison d’un souci de genou, le vainqueur du Tour de Lombardie 2016 peut jouer au minimum un top 10 ou, s’il disparaît trop tôt de la course au général, devenir un point d’appui de luxe pour son coéquipier Simon Yates. Et pourquoi pas jouer quelques étapes en montagne…
• À ne pas oublier : Fulgsang, Valverde
Même si tous les regards se portent sur son coéquipier Fabio Aru, il serait malvenu d’oublier qu’Astana a désigné Jakob Fuglsang comme coleader sur ce Tour. À 32 ans, le Danois arrive à maturité. Surtout, il a impressionné il y a un mois en remportant le Dauphiné au nez et à la barbe de coureurs comme Porte, Martin, Froome, Aru et Bardet. Ce qui en fait d’office un candidat sérieux au podium.
Constat identique pour le vétéran de la Movistar Alejandro Valverde. À 37 ans, celui que l’on présente au départ de chaque Grande Boucle comme le lieutenant de luxe de Quintana prouve chaque fois qu’il est surtout un indéboulonnable du top 10 (quatre fois consécutives). Neuvième du Dauphiné, il pourrait une nouvelle fois surprendre son monde et jouer les premiers rôles.
• À suivre du coin de l’œil : Latour, Colbrelli, Zabel, Roglik, Küng
Les favoris du classement général risquent fort d’attirer la lumière tout au long des trois semaines, même si les équilibristes du sprint (Cavendish, Demarre…) et les baroudeurs (Majka, De Gendt…) auront aussi l’occasion de briller. N’empêche, ce serait dommage de ne pas jeter un œil sur les grands espoirs du cyclisme de demain.
Côté Français, les débuts de Pierre Latour (23 ans) sur la Grande Boucle seront à suivre, d’autant qu’il arborera son tout nouveau maillot de champion de France du chrono. Au sprint, on gardera un œil sur l’Italien Sonny Colbrelli (27 ans), mais aussi à l’Allemand Rick Zabel (23 ans), fils de l’immense Erik qui avait trusté le maillot vert du classement par points entre 1996 et 2001. Enfin, les chronos permettront peut-être au Slovène Primoz Roglic (27 ans) ou au jeune Suisse Stephan Küng (23 ans) de montrer l’étendue de leur talent. On dit notamment du second qu’il pourrait un jour faire de l’ombre au palmarès de son glorieux aîné Fabian Cancellara. Rien que ça.
• À oublier : Nibali, Dumoulin, Rui Costa, A. Yates
Quatre grands noms qui ne seront malheureusement pas sur les routes du Tour, par choix. Dommage, notamment pour les deux premiers, qui se sont écharpés sur les pentes d’un magnifique Giro au printemps.