Au menu de cette revue de presse française, mardi 27 juin, la rentrée des parlementaires, dont, fait inédit, 40 % sont des femmes, le premier couac au sein du gouvernement, le débat sur la PMA et une histoire d'amour clandestine.
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À la une de la presse française, ce mardi matin, la rentrée des parlementaires. Avec 424 nouveaux députés sur 577, la nouvelle assemblée offre un visage inédit.
Ces 424 nouveaux élus, pour la majorité novices en politique, comptent 28 députés de moins de 30 ans, et pour la plupart, de parfaits inconnus portés par la vague Macron et par la règle de non-cumul des mandats. "Le bal des débutants", "une rentrée hors normes", selon Le Parisien, qui évoque également la présence, sur les bancs de cette assemblée, de quelques routards de la politique, dont Manuel Valls, persona non grata et chez les socialistes et chez La République en marche (LREM), mais qui pourrait trouver un abri au sein d’un groupe de centre-gauche. L'ex-Premier ministre, qu’on voit en pestiféré dans le dessin de Ranson : "Celui-là, c’est un redoublant. Faites gaffe : il va essayer d’imposer sa loi aux petits nouveaux", prévient-on dans les rangs de l’Assemblée.
Ces "petits nouveaux" seront-ils "dociles ou rebelles" ? Question du Figaro, qui évoque un groupe En Marche "composé de start-upers et d’enseignants, d’anciens socialistes et de centristes", un groupe dont 'l’hétérogénéité', amène Le Figaro à "s’interroger sur les réactions des uns et des autres lorsque la météorologie politique deviendra moins favorable à Emmanuel Macron". Début de réponse avec l’une des figures les plus médiatiques de sa nouvelle majorité. Dans une interview aux Échos, le mathématicien Cédric Villani déclare que "ce qui compte, c’est la motivation, l’approche humble où l’on est conscient de ne pas tout savoir et de devoir apprendre", mais que "le travail parlementaire, ce n’est pas (non plus) d’attendre la consigne" – une réponse très macronienne, en somme.
Autre nouveauté, cette nouvelle assemblée est composée de 40 % de femmes, d’où peut-être, aussi, ces questions répétées sur une supposée docilité parlementaire, relève La Croix. "Les femmes, prévient le journal, surtout si elles sont jeunes et sans expérience politique, n’ont qu’à bien se tenir." "Oubliés les brocards phallocrates que connurent en d’autres temps les gradins du Palais-Bourbon, et c’est tant mieux", salue le quotidien, dont la position est celle-ci : "Ni meilleures ni pires (que les hommes), les femmes sont attendues partout où les décisions se prennent, partout où la société fait mouvement, parce qu’elles constituent la moitié de l’humanité, et non parce qu’elles seraient dotées de qualités dont seraient dépourvus les hommes".
Alors que les nouveaux députés font leur rentrée, le mercato des dirigeants d’entreprises publiques va lui aussi commencer. AMF, RATP, Caisse des dépôts : "Macron cherche hommes/femmes pour entreprises publiques", s’amuse L'Opinion, où la porte du très sélect Macron’s night club, vu par Kak, est tenue par un Édouard Philippe assez patibulaire. "Je suis un homme politique de gauche, mais je suis accompagné par une femme de droite issue de la société civile", explique un client. "Ok, c’est bon", dit le gorille. Le Premier ministre, qui a eu lui aussi son instant macronien, à l’occasion du premier couac au sein de son gouvernement. Après que le ministre de l’Environnement, Nicolas Hulot, a mis en cause la volonté du ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert d’autoriser les pesticides tueurs d’abeille, Édouard Philippe dit avoir tranché : non, la France ne reviendra pas sur leur interdiction, "mais les lobbys n’ont pas dit leur dernier mot", prévient Libération, qui explique que le chef du gouvernement, qui a voté contre cette interdiction dans le passé, a en réalité donné raison à Nicolas Hulot,mais sans fermer la porte définitivement à cette catégorie de pesticides.
Le gouvernement qui attend l’avis, aujourd’hui, du Comité national d’éthique sur la procréation médicalement assistée, la PMA. D’après 20 Minutes, cette autorité indépendante doit dire si oui ou non il est souhaitable d’autoriser chaque femme, quelle que soit sa situation conjugale ou son orientation sexuelle, d’avoir recours à la PMA. À l’heure actuelle, celle-ci est réservée aux seuls couples hétérosexuels, ce qui en exclut les femmes célibataires et homosexuelles, qui n’ont pas d’autre alternative que de ses rendre à leur frais en Espagne ou en Belgique, où la PMA est ouverte à toutes. Son autorisation, rappelle le journal, était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron.
Un mot, pour terminer, de la comparution, aujourd’hui, de cette mère de famille, jugée pour avoir aidé clandestinement trois Iraniens à traverser la Manche, vers le Royaume-Uni. C’est La Croix qui nous rapporte l’histoire de Béatrice Huret, une ancienne aide-soignante qui a déjà raconté dans un livre sa vie, d’abord plutôt terne de femme de policier du Pas-de-Calais – un homme dont elle avait épousé les idées d’extrême droite, au point de voter et de militer pour le Front national. Ça, c’était avant sa rencontre avec Mokhtar l’Iranien, au printemps 2016. Mokhtar et deux de ses amis qu’elle a aidés pour acheter une embarcation et prendre le large, ce qui lui a valu d’être interpellée, accusée d’avoir agi au sein d’un réseau de passeurs avec une autre mère de famille calaisienne, elle aussi en couple avec un Iranien, et chez qui 18 000 euros ont été découverts. Béatrice, elle, dit avoir été simplement en contact avec eux, et dit aussi être "sereine". "Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait par amour. Je sais que j’ai commis un acte répréhensible, mais je l’assume." Elle risque dix ans de prison.
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