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Les enquêteurs français qui ont assisté à l'autopsie des corps retrouvés après le crash de l'A330 d'Air France qui ralliait Rio à Paris, le 1er juin, ont annoncé que ses passagers "ne sont pas morts par noyade".
AFP - Les premiers débris de l'avion d'Air France assurant le vol Rio-Paris doivent être recensés d'ici fin juillet, a annoncé vendredi la gendarmerie, rapportant par ailleurs, selon des autopsies brésiliennes, que les victimes ne sont pas mortes noyées.
Au cours des recherches en mer, 1.100 débris, dont des meubles pour les plateaux-repas, des morceaux de plancher et des gilets de sauvetage non gonflés, ont été retrouvés après l'accident de l'AF447, qui a fait 228 morts le 1er juin.
Un premier arrivage, comprenant 650 débris, a été acheminé jeudi du Brésil dans des conteneurs au centre d'essais aéronautiques de Toulouse (CEAT), qui dépend de la direction générale de l'armement (DGA).
"Ils sont en train d'être mis sous scellés et vont être examinés au CEAT la semaine prochaine par des experts mandatés par les juges d'instruction", a fait savoir le colonel Xavier Mulot, commandant de la section de recherches de la gendarmerie des transports aériens (GTA), en charge de l'enquête judiciaire, lors d'un point presse à Roissy (Val d-Oise).
Interrogé sur un possible calendrier, le général David Galtier, directeur de la police judiciaire de la gendarmerie, a affirmé que "les premières conclusions relatives à la nature de ces 650 débris seront connues d'ici fin juillet".
A cette date, les enquêteurs doivent concrètement avoir fait l'inventaire de ces restes. "On saura ce que c'est et on pourra commencer à travailler à partir de ça", a ajouté le général Galtier.
Un second arrivage de 450 débris est prévu début août à Toulon.
Les conclusions des expertises proprement dites, qui doivent démarrer en août, ne seront pas connues avant plusieurs mois.
La cellule d'enquête de la GTA, qui comprend 40 personnes, a par ailleurs déjà procédé à une centaine d'auditions, dont des personnels d'Air France, ceux d'Airbus et des proches de victimes. "Ce n'est que le début", a indiqué le colonel Mulot.
Repartis par petits groupes de travail, les enquêteurs embrassent différentes éventualités et questions en suspens: l'accident du vol AF447 est-il la conséquence d'un problème de maintenance ? Y a-t-il eu des actes de malveillance ? L'équipage était-il suffisamment entraîné ? Qui étaient les victimes ?
"On n'écarte rien. Il est encore trop tôt pour fermer les portes à une hypothèse. Il s'agit pour l'enquête judiciaire de rechercher les causes de l'accident et de déterminer ensuite les responsabilités pénales", a dit le général Galtier.
Au terme des opérations de recherches, le 26 juin dernier, seuls 50 corps ont été repêchés, dont 43 ont été "formellement identifiés", parmi lesquels 17 Français, a annoncé le général David Galtier. Parmi les corps français, on note ceux du commandant de bord et trois autres membres de l'équipage.
D'après les autopsies effectuées au Brésil par des médecins légistes locaux, auxquelles ont assisté des experts français, "ils ne sont pas morts par noyade", a avancé le colonel Mulot.
Mais "nous attendons le rapport de nos experts qui étaient sur place et les conclusions des médecins légistes français, qui vont être mandatés par les juges d'instruction pour pratiquer des analyses", a-t-il prudemment ajouté.
Les recherches des boîtes noires vont aussi se poursuivre. Le navire océanographique de l’Ifremer, le "Pourquoi pas ?", doit être équipé la semaine prochaine d'un radar en forme de poisson disposant d'un câblage qui lui "permet de détecter des masses métalliques jusqu'à 4.000 m de profondeur". Elles doivent durer moins de deux mois.