
Gholamreza Aghazadeh, à la tête de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) durant 12 ans, a présenté sa démission à Mahmoud Ahmadinejad. Il avait été nommé par l'ex-président réformateur Mohammad Khatami.
AFP - Une figure clé du programme nucléaire controversé de l'Iran, Gholamreza Aghazadeh, a démissionné de ses fonctions après avoir été chef de l'Organisation iranienne de l'Energie atomique (OIEA) pendant douze ans, a rapporté jeudi l'agence Isna.
Selon Isna, il a présenté sa démission il y a vingt jours au président de la République, Mahmoud Ahmadinejad, qui l'a acceptée.
La raison de cette démission n'a pas été donnée mais elle survient dans un contexte de pressions accrues pour que Téhéran renonce à ce que les Occidentaux soupçonnent d'être des ambitions nucléaires militaires.
Agé de 60 ans, M. Aghazadeh était responsable de l'OIEA, l'instance chargée du développement du programme nucléaire civil iranien, depuis 1997 et est considéré comme le principal responsable du développement du nucléaire iranien.
Il avait été nommé par l'ancien président réformateur Mohammad Khatami mais avait conservé son poste après l'arrivée au pouvoir de l'ultraconservateur Ahmadinejad en 2005.
M. Aghazadeh, qui fut ministre du Pétrole entre 1985 et 1997, a également quitté ses fonctions de vice-président, ajoute Isna.
Sa démission pourrait s'inscrire dans une série de changements attendus lors de la formation le mois prochain d'un nouveau gouvernement à la suite de la réélection de M. Ahmadinejad en juin.
Depuis qu'il avait pris la tête de l'OIEA, l'Iran a construit l'usine de conversion d'uranium d'Ispahan (centre) mais aussi le site d'enrichissement d'uranium de Natanz.
Il est également considéré comme le responsable du développement de la centrale nucléaire de Bouchehr, actuellement construite par les Russes dans le sud de l'Iran.
Téhéran affirme que son programme nucléaire n'a qu'un but civil mais les Occidentaux sont convaincus de ses fins militaires et l'ONU a imposé des sanctions à l'Iran.
Les Etats-Unis et d'autres pays ont offert à l'Iran une solution négociée au conflit. Mais la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a prévenu mercredi Téhéran que cette offre ne durerait pas indéfiniment et a jugé que "l'heure de passer à l'action a sonné" pour trouver une solution.
Le chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt, dont le pays préside l'Union européenne, a ajouté également mercredi que l'Europe allait aussi devoir faire des choix difficiles dans les mois à venir.
Rompant avec la politique de son prédécesseur George W. Bush, le président américain Barack Obama a offert le dialogue à l'Iran.
"Nous savons jusqu'où son programme nucléaire a avancé et nous savons que refuser de discuter avec la République islamique n'a pas réussi à altérer la marche iranienne vers l'arme nucléaire", a dit Mme Clinton mercredi.
"Mais nous comprenons aussi l'importance qu'il y a à essayer de dialoguer avec l'Iran et à offrir à ses dirigeants un choix clair: ou bien devenir un membre responsable de la communauté internationale ou bien continuer sur la voie de l'isolement".
Les ministres des Affaires étrangères du G8 se réuniront pour faire le point sur le nucléaire iranien le 24 septembre à New York.
Après le G8 de la semaine dernière, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a rappelé que l'Iran préparait un train de propositions à discuter avec la communauté internationale, sans préciser de calendrier.
L'Iran avait annoncé le 15 avril préparer des propositions pour des négociations avec les grandes puissances mais ses responsables ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils refusaient de parler de son programme nucléaire.