!["Réforme du Code du travail: la partie ne fait que commencer" "Réforme du Code du travail: la partie ne fait que commencer"](/data/posts/2022/07/22/1658490650_Reforme-du-Code-du-travail-la-partie-ne-fait-que-commencer.jpg)
Au menu de cette revue de presse française, mardi 6 juin, le début de polémique qui entoure la présentation des propositions du gouvernement pour réformer le Code du travail. La victoire annoncée par les sondages de la République en marche aux législatives. Et le portrait du cofondateur de l’ONG Sos Méditerranée.
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A la Une de la presse française, la présentation, aujourd’hui, aux partenaires sociaux, du «document de travail» du gouvernement sur la réforme du Code du travail.
Présenté par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, ce document est déjà l’objet d’une polémique - depuis que le Parisien a publié, hier, les extraits d’un texte, daté du 12 mai dernier et intitulé «avant-projet de loi habilitant le gouvernement à prendre, par ordonnances, des mesures pour l’emploi». Un texte évoquant plusieurs sujets potentiellement explosifs, comme la possibilité de définir les contrats de travail, CDD et CDI, au sein de l’entreprise, et non plus par la loi. Le gouvernement, lui, dément. «Cela n’a rien à voir avec l’état de nos réflexions aujourd’hui», se défend-t-il, en pleine «opération de déminage», d’après le Parisien, qui annonce que «la partie ne fait que commencer». Elle a même déjà commencé, selon l’Opinion, qui parle d’un gouvernement de nouveau «sous tension», après l’affaire Ferrand. U n exécutif mis en garde contre «la virulence et la multiplicité des réactions venues de la gauche»: «selon que le nouveau président de la République pourra ou non mener à bien ce chantier, le quinquennat Macron sera ou ne sera pas», prévient le journal, en ironisant sur «les chœurs lancinants de la gauche protestataire», qui prêterait à Emmanuel Macron l’intention ramener la France «au temps du travail des enfants», «soit une régression absolue sous l’action destructrice de la « déchiqueteuse » du Code du travail». «Ils ne voient pas, tous ces apôtres du carcan social, que c’est l’emploi qui a été déchiqueté depuis tant d’années».
Une partie de la gauche accuse effectivement le gouvernement de préparer une régression sociale. Jean-Luc Mélenchon, cité par l’Obs, a évoqué une «déclaration de guerre sociale», que le gouvernement chercherait à «dissimuler jusqu’aux élections législatives» des 11 et 18 juin. Le patron de la France Insoumise l’a sommé de «publier les véritables textes» sur la réforme avant le second tour, par «loyauté envers les électeurs» - une demande déjà formulée le parti socialiste. Le vrai but, inavoué, des ordonnances Macron: «licencier sans entraves», selon l’Humanité, qui revisite pour l’occasion le slogan de mai 68. «L’ampleur des concessions au Medef, le principal syndicat patronal, provoque un tollé», annonce l’Huma.
Pas sûr, néanmoins, que la polémique suffise à compromettre la victoire annoncée de la République en marche aux législatives. Le mouvement présidentiel arrive largement en tête chez les Français de l’étranger, qui ont voté dimanche, en avance, pour le premier tour. D’après le Monde, ses candidats arrivent en tête dans dix circonscriptions sur onze - «un véritable raz-de-marée», selon le journal, qui rappelle qu’Emmanuel Macron avait déjà réalisé de gros scores auprès de cet électorat, lors de la présidentielle. Qu’en sera-t-il les 11 et 18 juin prochains? Les sondages cités par Libération prévoient une majorité sans partage à l’Assemblée pour Emmanuel Macron – que l’on voit à la Une transformé en «machine à gagner» par le dessinateur Willem. «Si frondeurs il y a, prévient Libé, ils n’auront (sans doute) à leur disposition qu’un lance-pierres à élastique», le risque étant «de voir l’opposition se cristalliser non à l’Assemblée, où elle sera marginalisée, mais dans la rue. Légal mais pas très sain».
Une large victoire pour le mouvement En Marche! signifierait, mécaniquement, une défaite sévère pour le PS et les Républicains. Les Echos les voient déjà éparpillés «façon puzzle», tant «les deux anciens partis de gouvernement vont se présenter aux électeurs éclatés en différentes tendances difficilement compatibles». Le journal rapporte que la «dynamique pro-Macron désempare» aussi le Front national, dont les sondages annoncent qu’il ne pourrait compter que sur «une quinzaine d’élus au maximum». Synonyme de cette déroute électorale annoncée, la Bérézina financière – car le bulletin de vote, c’est aussi de l’argent. Le Parisien a sorti la calculette. Selon ses calculs, les partis ayant obtenu au moins 1% des voix dans 50 circonscriptions perçoivent, par exemple, un financement public d’1,42 euro par voix tous les ans, pour une durée de cinq ans.
Un mot, pour terminer, de Klaus Vogel, cofondateur de l’association SOS Méditerranée. Libération l’a rencontré. Ce capitaine de porte-conteneurs allemand gère une ONG, qui vient en aide aux migrants au large de la Libye. Son patrouilleur, l’Aquarius, a accompli 100 opérations de sauvetage et récupéré 18 000 naufragés depuis un an et demi. Les dons viennent de particuliers, et les bénévoles sont nombreux à embarquer, encadrés par des professionnels de la mer et des médecins humanitaires - SOS Méditerranée refuse de dépendre de l’Europe, des Etats ou des entreprises. «Je ne voulais pas qu’Aquarius soit sponsorisé par Volkswagen», explique Klaus Vogel, qui raconte que lorsqu’il avait 25 ans, alors qu’il était lieutenant sur un roulier, il lui revint un jour de tracer la route. Il proposa alors de couper à travers la mer de Chine – à une époque où les boat people fuyaient le Vietnam. Comme la loi de la mer exige de prêter assistance à qui le demande, son capitaine, soucieux d’éviter les problèmes, lui imposa un large détour - ça, c’était avant que Klaus Vogel devienne capitaine à son tour.
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