
Menacés de liquidation judiciaire, des salariés de l'équipementier automobile GM&S Industry à La Souterraine, ont affirmé jeudi avoir "piégé" leur usine pour tenter de débloquer les négociations de reprise du site.
Excédés. Des salariés de l'équipementier automobile GM&S Industry à La Souterraine dans le centre de la France, menacé de liquidation judiciaire, ont commencé jeudi 11 mai à détruire du matériel. Ils disent également avoir "piégé" leur usine, pour dénoncer l'attitude des constructeurs français qu'ils accusent de bloquer les négociations de reprise du site.
Ils ont ainsi cassé une presse, qu'ils ont découpée en deux au chalumeau, et vont écraser une autre machine-outil dans l'après-midi, a déclaré à l'AFP le délégué CGT de GM&S, Vincent Labrousse.
Usine piégée
Selon le représentant syndical, l'usine de La Souterraine a aussi été "piégée" à l'aide de bonbonnes de gaz et de bidons d'essence. "Nous refusons d'être baladés une minute de plus (...) Cela fait six mois que l'on se bat, et nous sommes désolés d'en arriver là, mais aujourd'hui la menace, c'est celle d'une liquidation pure et simple. Si tel devait être le cas, l'usine ne sera pas rendue intacte !", a-t-il affirmé.
Il s'agit pour les 279 salariés du site, second employeur privé du département placé en redressement judiciaire depuis décembre dernier, de faire pression sur PSA et Renault, leurs principaux clients, pour qu'ils s'engagent à maintenir un volume de commandes suffisant.
"Des interlocuteurs sérieux"
Sous la houlette du gouvernement, la direction de crise négociait depuis plusieurs semaines avec les constructeurs automobiles pour obtenir un engagement ferme sur ces commandes, dont l'ampleur permettrait de définir les conditions de reprise par GMD (premier sous-traitant français de l'emboutissage) qui, à plusieurs occasions, a montré son intérêt pour le site industriel de la Creuse.
Mais l'intersyndicale (CGT-FO) de GM&S a annoncé mercredi "l'échec des négociations", et la liquidation de l'usine risque d'être prononcée le 23 mai par le tribunal de commerce de Poitiers.
Les représentants des salariés réclament à présent une rencontre avec PSA, Renault et le président Emmanuel Macron, souhaitant être considérés "comme des interlocuteurs sérieux."
Avec AFP