Le limogeage de James Comey, patron du FBI qui supervisait l'enquête sur les soupçons d’ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine, est le dernier acte d'une relation qui s'est rapidement détériorée avec Donald Trump.
Nouvel avis de turbulences à Washington. En limogeant sans ménagement, mardi 9 mai, le directeur du FBI, Donald Trump a déclenché une onde de choc dans la sphère politique.
Le renvoi de James Comey, à la tête de l'enquête sur les soupçons d'ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016 avec l'éventuelle complicité de l'équipe de campagne du futur président, est le dernier épisode en date de la saga que vit le FBI depuis un an.
Enquête ouverte en secret
Tout commence en juillet 2016, lorsque, dans le plus grand secret, le FBI ouvre une enquête sur l'ingérence de la Russie dans la présidentielle américaine. James Comey, le chef de l’agence américaine de renseignement ne l'annoncera publiquement que huit mois plus tard.
Les accusations d’interférence dans la campagne visant la Russie ne se font entendre qu’à partir du début du mois d’octobre 2016. Le FBI accuse Moscou d’avoir recours à des piratages et opérations de désinformation dans le but de discréditer la candidate démocrate Hillary Clinton.
À la suite de l’investiture de Donald Trump, James Comey et trois autres responsables du renseignement l’informent sur cette ingérence russe et pointent du doigt le président Vladimir Poutine. Le milliardaire américain dénonce de "fausses informations".
Contacts avec la Russie durant la campagne
Malgré ce désaccord, Donald Trump demande à la mi-janvier à James Comey, nommé par son prédécesseur Barack Obama en 2013, de rester en fonction.
Mais la relation entre le président et le FBI se dégrade fortement lorsque l’agence refuse d'accéder à une requête de la Maison Blanche : que la police fédérale réfute des informations du New York Times révélant des contacts répétés entre des proches de Donald Trump et des agents russes pendant la campagne. "Le FBI est totalement incapable de stopper les auteurs des fuites", accuse alors le président sur Twitter.
En mars, James Comey, qui compte occuper son poste jusqu'à la fin de son mandat, soit 2023, confirme officiellement pour la première fois que le FBI a ouvert en juillet une enquête sur les interférences de Moscou dans la campagne, et cherche notamment à savoir s'il y a eu une "coordination" entre des proches de Donald Trump et des responsables russes.
Il rejette les allégations de Donald Trump selon lesquelles Barack Obama l'aurait fait mettre sur écoute dans sa tour de New York.
Deux mois plus tard, le 9 mai, Donald Trump provoque une onde de choc à Washington en limogeant James Comey. L'opposition démocrate demande qu'un magistrat indépendant enquête sur l'affaire russe.
Avec AFP