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Allemagne : la CDU d'Angela Merkel remporte une élection régionale test

La CDU a remporté dimanche les élections régionales dans l'État du Schleswig-Holstein, qu"elle reprend au SPD. Cela conforte la position de favorite d'Angela Merkel à l'approche des élections législatives allemandes du 24 septembre.

Le parti conservateur d'Angela Merkel a nettement remporté, dimanche 7 mai, une élection régionale dans le nord de l'Allemagne, confortant le statut de favorite de la chancelière pour se succéder à elle-même après les législatives de septembre.

Les démocrates-chrétiens de la CDU ont remporté entre 33 et 34 % des voix dans l'État régional du Schleswig-Holstein, en progression par rapport au précédent scrutin de 2012, contre 26 à 27 % pour le parti social-démocrate (SPD), qui gouvernait jusqu'ici cette région frontalière du Danemark et recule beaucoup par rapport à il y a cinq ans, selon des estimations des chaînes ARD et ZDF publiées dans la soirée.

Il s'agit d'un cuisant revers pour le nouveau président du SPD, Martin Schulz, et ses espoirs de faire vaciller Angela Merkel : au pouvoir depuis 2005, elle briguera à l'automne un quatrième mandat.

Avec ce succès au Schleswig-Holstein, c'est en effet la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de la chancelière que son parti est en mesure de récupérer la direction d'un des nombreux États régionaux allemands perdus dans l'intervalle. Le signal est fort.

Revers pour Martin Schulz

Pour l'ancien président du Parlement européen Martin Schulz, il s'agit de la deuxième défaite consécutive dans une élection régionale cette année. Le SPD avait déjà été sévèrement battu en Sarre en mars.

Et il va devoir à présent affronter en position de faiblesse un test encore plus important la semaine prochaine dans l'État de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), le plus peuplé du pays, dernier scrutin régional avant l'élection législative de septembre.

Or, une nouvelle défaite dans cette région que les sociaux-démocrates gouvernent presque sans discontinuer depuis la Seconde Guerre mondiale réduirait de facto à néant les espoirs du parti de pouvoir s'emparer du pouvoir à Berlin à l'automne.

Le retour de Merkel 

Alors qu'Angela Merkel paraissait en grande difficulté sur le plan politique dans son pays, après avoir pris la décision impopulaire d'ouvrir les portes de l'Allemagne à plus d'un million de migrants en 2015, la situation s'est peu à peu retournée ces derniers mois.

La question de l'immigration n'est plus au premier plan des préoccupations de l'opinion, et la bonne santé de l'économie allemande, avec un taux de chômage à un niveau historiquement bas, reprend le dessus.

Surtout, Angela Merkel continue par son image rassurante, modérée, et son expérience au pouvoir à gagner des suffrages dans de larges pans de la population.

Martin Schulz a donné un temps l'impression de pouvoir la mettre en danger. Son arrivée à la tête du SPD en février a suscité un moment d'euphorie, qui a permis au mouvement de passer de 20% dans les intentions de vote au niveau national à plus de 30%, faisant jeu égal avec la CDU. Mais ces dernières semaines "l'effet Schulz" s'est estompé et le SPD est redescendu sous la barre des 30 %.

Angela Merkel bénéficie aussi d'une forte baisse du parti nationaliste Alternative pour l'Allemagne, l'AfD, à la pointe de la contestation de sa politique migratoire généreuse.

Il n'a réussi à entrer au Parlement du Schleswig-Holstein qu'en franchissant de justesse le seuil minimum de 5% des suffrages, à 5,5% selon les estimations.

AFP