Les rebelles du Mend affirment avoir pris d'assaut une installation portuaire de Lagos, la capitale économique du Nigeria. Une première pour un groupe qui opère habituellement dans l'État du delta du Niger (sud).
AFP - Les rebelles nigérians du Mend, qui mènent régulièrement des attaques contre des installations pétrolières dans l'Etat du delta du Niger (sud), ont affirmé dimanche avoir mené une attaque inédite contre une installation portuaire de Lagos, la capitale économique du Nigeria.
"Des combattants du Mend (Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger), lourdement armés, ont mené aujourd'hui dimanche 12 juillet 2009, à environ 22H30 (21H30 GMT) une attaque sans précédent contre l'embarcadère d'Atlas Cove, dans l'Etat de Lagos", indique le mouvement dans un communiqué.
"Le dépôt et des pétroliers amarrés au complexe sont actuellement en feu", ajoute le Mend dans ce texte transmis par courrier électronique.
Une forte explosion a été entendue à travers la ville d'environ 16 millions d'habitants, notamment par des correspondants de l'AFP.
L'embarcadère d'Atlas Cove est le premier point de contact des navires entrant dans les eaux territoriales nigérianes en provenance du Bénin voisin, à l'ouest du Nigeria.
Cette attaque intervient alors que les autorités nigérianes règlent les derniers détails en vue d'une remise en liberté du chef du Mend, Henry Okah, dans le cadre d'une offre d'amnistie faite le mois dernier par le président Umaru Yar'Adua et étendue aux militants du groupe armé, qui l'a rejetée et a multiplié attaques et sabotages ces dernières semaines.
Selon Me Femi Falana, l'avocat de M. Okah, celui-ci, arrêté en Angola en septembre 2007, a accepté l'offre d'amnistie et la justice nigériane devait lever lundi les accusations de trahison pesant sur lui et le libérer.
La libération d'Okah, accusé de haute trahison, est une des principales revendications du Mend, qui a lancé en 2006 une auto-déclarée "guerre du pétrole" dans les marais et les criques pétrolifères du delta du Niger afin, affirme-t-il, d'obtenir une meilleure répartition des revenus pétroliers pour les habitants de cet Etat du sud du Nigeria.
Dans son communiqué dimanche, le Mend affirme mener une "démarche sur deux fronts, combinant dialogue et intensification des attaques durant le cours des négociations".
Depuis l'apparition du Mend en 2006, la production de brut du Nigeria a chuté de près d'un tiers et plafonne actuellement à 1,8 million de barils/jour contre 2,6 mbj trois ans plus tôt.