Les autorités maliennes annoncent la libération du Suisse Werner Greiner (à gauche sur la photo), enlevé le 22 janvier par Al-Qaïda. Il s'agissait du dernier otage occidental encore détenu par la branche maghrébine du réseau terroriste.
AFP - L'otage suisse enlevé le 22 janvier au Niger et détenu par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Werner Greiner, a été libéré dimanche dans le nord du Mali, a-t-on appris auprès des autorités locales maliennes.
"L'otage suisse a été libéré, il est très fatigué et il va rejoindre bientôt sa famille en passant d'abord par Bamako", a déclaré l'AFP une source proche des autorités locales dans le nord.
Werner Greiner a été libéré dans le nord désertique du pays, les autorités ayant "récupéré" l'otage dans la région de Gao.
Il s'agissait du dernier otage occidental encore détenu par la branche maghrébine d'Al-Qaïda.
Le 3 juin, Aqmi avait annoncé sur un site internet avoir tué pour la première fois un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer qu'elle avait capturé le 22 janvier avec un groupe de trois autres touristes européens au Niger, à la frontière avec le Mali.
Deux d'entre eux, l'Allemande Marianne Petzold et la Suissesse Gabriella Burco, avaient été libérés le 22 avril dans le nord du Mali en même temps que deux diplomates canadiens enlevés en décembre.
Le mari de Mme Burco, Werner Greiner, était donc le dernier à être détenu par les combattants islamistes.
Peu avant sa libération, le 3 juillet, un élu du nord du Mali, impliqué dans les négociations pour sa libération, avait indiqué à l'AFP que le ressortissant suisse était "très souffrant", car il ne s'alimentait "presque plus".
Aqmi est essentiellement implantée en Algérie mais a étendu depuis près de trois ans ses opérations dans le Sahel et depuis quelques semaines au Mali.
A la suite de l'exécution de l'otage britannique, la lutte contre le terrorisme menée par les autorités de Bamako s'est intensifiée, et les affrontements avec Aqmi se sont multipliés.
Selon l'armée malienne, des "dizaines" de personnes sont mortes le 4 juillet dans la région de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali dans les affrontements les plus meurtriers signalés jusqu'ici entre la branche maghrébine d'Al-Qaïda et l'armée malienne.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a affirmé de son côté avoir tué 28 soldats et capturé trois militaires lors d'une "embuscade" contre un "convoi de l'armée" après une "bataille féroce". Aqmi n'a reconnu qu'un mort dans ses rangs, un combattant mauritanien.
"C'est de la propagande", avait réagi le même jour le capitaine Ali Diakité, de l'état-major de l'armée malienne, contacté par téléphone par l'AFP dans le nord du Mali.
"Il y a eu certes des dizaines de morts de part et d'autre", avait-il admis, "mais ce sont les terroristes qui ont perdu le plus d'hommes".
Le 17 juin, l'armée malienne avait annoncé avoir tué 26 "combattants islamistes" en attaquant, pour la première fois, une base de la branche maghrébine d'Al-Qaïda sur son sol. Ce bilan n'avait toutefois pas été confirmé de source indépendante.
L'opération avait été menée dans l'extrême nord du Mali, à la frontière avec l'Algérie, sur le territoire de la localité de Garn-Akassa.