L'EI a revendiqué dimanche les attentats contre deux églises coptes en Égypte, qui ont fait au moins 43 morts. Le président al-Sissi a déclaré l'état d'urgence dans le pays pour trois mois.
C'est un dimanche des Rameaux tragique pour les chrétiens d'Égypte. Deux églises ont fait l'objet d'explosions, dimanche 9 avril, faisant plus de 40 morts à Tanta, une grande ville à une centaine de kilomètres du Caire, dans le delta du Nil, puis à Alexandrie.
"Des équipes de l'État islamique ont mené les attaques contre deux églises, à Tanta et à Alexandrie", a indiqué Amaq, l'agence de propagande de l'EI, dans un communiqué partagé sur les réseaux sociaux. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a annoncé quelques heures plus tard qu'il déclarait l'état d'urgence "pour trois mois" dans le pays, précisant que la mesure avait été prise pour "protéger" et "préserver" le pays.
"Énorme explosion"
La première attaque ayant visé l'église copte Mar Girgis de Tanta a fait au moins 27 morts et 78 blessés. La déflagration s'est produite peu avant 10 h, en pleine messe. "L'explosion a eu lieu aux premiers rangs, près de l'autel, durant la messe", a précisé à l'AFP le général Tarek Atiya, adjoint du ministre de l'Intérieur chargé des médias.
"Il y a eu une énorme explosion dans la nef", témoigne Viviane, une femme présente dans l'église Saint-Georges de Tanta. "Il y avait des flammes et de la fumée partout et les blessures sont très graves",raconte-t-elle raconté à Reuters.
Selon le gouverneur de Gharbeya, le général Ahmad Deif, il n'y a pas encore d'informations sur la nature de l'attentat. "Soit une bombe a été placée [dans l'église], soit quelqu'un s'est fait exploser", a-t-il indiqué, ajoutant que les services de sécurité avaient ratissé la zone de l'église pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'autres engins explosifs à proximité.
L'attaque d'Alexandrie a quant à elle fait 16 morts et 41 blessés. La télévision indique qu'elle est due à un kamikaze. Le pape copte Tawadros II assistait aux célébrations dans cette église. Il "se porte bien" et avait quitté l'église avant l'attentat, a indiqué à l'AFP son secrétaire particulier, le père Angelos.
Pour Robert Sole, écrivain égyptien et spécialiste de l'Égypte, "les attentats de ce genre ne peuvent qu'âbimer un peu plus l'image du pouvoir égyptien, qui ne parvient pas à assurer la sécurité d'une partie des Égyptiens alors qu'il s'y était engagé" :
À trois semaines de la visite du pape
Ces attentats interviennent quatre mois après une attaque qui avait fait une trentaine de morts dans une église copte du Caire en décembre 2016, et qui plus est, trois semaines avant une visite du pape François en Égypte, et ce, alors que la branche locale du groupe jihadiste État islamique a appelé à viser des chrétiens.
Le souverain pontife a exprimé ses condoléances aux familles des victimes dimanche lors de la prière de l'Angélus. "Prions pour les victimes de l'attentat commis malheureusement ce matin, au Caire dans une église copte. J'exprime mes profondes condoléances à mon cher frère, sa sainteté le pape Tawadros II, à l'Église copte et à toute la chère nation égyptienne."
Le Premier ministre, Chérif Ismaïl, a condamné l'attentat, soulignant "la détermination de l'État à éradiquer de tels actes terroristes, et éliminer à la racine le terrorisme noir". "Le terrorisme frappe de nouveau l'Égypte, cette fois-ci le dimanche des Rameaux. Une autre tentative odieuse, mais ratée visant tous les Égyptiens", a pour sa part réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Avec AFP, AP et Reuters