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Tensions Afghanistan-Pakistan : de nouveaux échanges de tirs à la frontière
Kaboul a accusé hier son voisin pakistanais d'avoir frappé l'Afghanistan dans une région frontalière, les poussant à "riposter", avant un retour au calme. Un nouvel épisode dans les tensions entre les deux pays, qui s'affrontent de manière répétée depuis plusieurs semaines. 
Un soldat pakistanais à Wana, dans une région frontalière avec l'Afghanistan, le 13 novembre 2025. © Ahsan Shahzad, AP

Les autorités talibanes ont accusé vendredi 5 décembre au soir le Pakistan d'avoir frappé l'Afghanistan dans une région frontalière, les poussant à "riposter", avant un retour au calme.

Ces échanges de tirs surviennent au moment où les relations entre les deux pays traversent une période de vives tensions avec des affrontements répétés ces dernières semaines, qu'une trêve avait tenté de contenir.

"Malheureusement, ce soir (vendredi), la partie pakistanaise a commencé à attaquer l'Afghanistan à Kandahar, dans le district de Spin Boldak (sud, ndlr), et les forces de l'émirat islamique ont été forcées de riposter", a dit sur X le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, sans autres détails. D'après des habitants de la région contactés par l'AFP côté afghan, les échanges de tirs ont commencé vers 22 h 30 (18 h GMT) et duré environ deux heures.

Ali Mohammed Haqmal, le chef du département de l'Information de Kandahar, a lui aussi accusé le voisin pakistanais d'avoir déclenché les hostilités, avant d'annoncer qu'elles avaient pris fin. Le Pakistan a utilisé de "l'artillerie légère et lourde", a-t-il déclaré à l'AFP, précisant que des tirs de mortier avaient touché des maisons de civils.

Des tirs malgré la trêve 

"Les affrontements ont cessé, les deux parties ont accepté d'y mettre fin", a-t-il ajouté, sans faire état de victimes. Les autorités pakistanaises n'ont pas fait de commentaires dans l'immédiat.

Un correspondant de l'AFP du côté pakistanais de la frontière, à Chaman, a entendu des tirs d'artillerie et des explosions.

Les relations bilatérales, envenimées par des questions sécuritaires récurrentes, se sont fortement détériorées ces derniers mois jusqu'à se transformer à la mi-octobre en un affrontement armé d'une ampleur inédite qui a fait environ 70 morts.

Une trêve avait été entérinée après une médiation du Qatar et de la Turquie, mais elle n'a pas empêché des tirs près de la frontière, qui est fermée depuis le 12 octobre.

Le 25 novembre, Kaboul avait ainsi accusé le Pakistan d'avoir frappé des régions frontalières, faisant dix morts dont neuf enfants, ce qu'Islamabad avait démenti.

Avec AFP