La salle où Marine Le Pen devait faire un meeting à Ajaccio, en Corse, a été évacuée samedi après qu'une quinzaine de manifestants s'y sont introduits. La candidate FN à la présidentielle a tenu son discours dans une autre salle.
À deux semaines du premier tour de la présidentielle, des manifestants ont perturbé samedi 8 avril à Ajaccio une réunion publique de Marine Le Pen. Le DPS, service d'ordre du Front national, "a pris la responsabilité d'évacuer" 20 à 30 jeunes indépendantistes, pris sous les coups de supporters frontistes, et qui s'étaient introduits dans l'auditorium en se fondant dans la foule, a précisé à l'AFP le sous-préfet d'Ajaccio Nicolas Lerner. Après des échanges de coups, le cri d'un jeune "a Francia fora" ("la France dehors", en langue corse) et du gaz lacrymogène répandu, la salle a finie par être évacuée. La réunion a été déplacé dans un grand hall du Palais des congrès où la candidate a fini par tenir son discours.
Le groupe corse Ghjuventu Indipendentista a revendiqué sur Twitter cette action, "ne pouvant accepter [ce] discours marqué du sceau de la haine et de l'anticorsisme primaire", tandis que l'entourage de la candidate FN a accusé des "nationalistes" corses. Samedi à Ajaccio, les heurts ont repris à l'issue du meeting, avec des échanges de coups entre manifestants et militants frontistes, mais aussi avec les forces de l'ordre. Un jeune a été interpellé.
En une heure de discours, Marine Le Pen a tenté de séduire les plus de 200 000 inscrits sur les listes électorales de l'île, où elle était placée en deuxième position en 2012 avec 24,4 % des voix. La présidente du FN, clairement jacobine, avec des drapeaux tricolores pour seul décorum de meeting, les a cette fois accompagnés d'un drapeau corse. Avant la traditionnelle Marseillaise de fin de meeting, c'est l'hymne corse, le "Dio vi salvi Regina", qui a résonné, entonné par Marine Le Pen elle-même, entourée de dirigeants du parti.
"Vous êtes corses, mais vous êtes français, soyez les deux en même temps !" a exhorté la candidate FN, vantant l'agriculture locale et plus généralement les "apports" corses à "notre pays, la France", en rendant par exemple hommage à Napoléon.
Avec AFP