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Pays-Bas : Geert Wilders annule ses "activités publiques" après une enquête sur sa sécurité

Le député néerlandais d'extrême droite et candidat aux législatives Geert Wilders a annoncé, jeudi, la suspension de ses "activités publiques", un policier étant soupçonné d’avoir transmis des informations sur sa sécurité.

À trois semaines des élections législatives, le député néerlandais d'extrême droite Geert Wilders a annoncé, jeudi 23 février, la suspension de sa campagne dans l'attente des résultats d'une enquête sur un policier accusé d'avoir transmis des informations sur sa sécurité.

"Une nouvelle extrêmement inquiétante", a affirmé sur Twitter le dirigeant du Parti de la Liberté (PVV) : "Jusqu'à ce que tous les faits soient connus au sujet de l'enquête pour corruption, le PVV suspend toutes ses activités publiques (la distribution de prospectus)."

Nieuws enorm verontrustend. Tot alle feiten mbt onderzoek corruptie DBB bekend zijn, schort PVV de publieke activiteiten (flyeren) op.

— Geert Wilders (@geertwilderspvv) 23 février 2017

Un agent néerlando-marocain du Service surveillance et sécurité (DBB), en charge notamment du leader d’extrême droite, est suspecté d’avoir livré des informations secrètes à "un groupe criminel impliqué dans du recel et du blanchiment d’argent", a indiqué, mercredi 22 février, le NRC Handelsblad, quotidien du soir néerlandais.

L’étendue de ces fuites et leur impact sur l’important dispositif de sécurité qui entoure constamment le leader populiste n’a pas été précisé, mais le dirigeant du PVV a apostrophé le Premier ministre sur Twitter, qualifiant cette faille "d’inacceptable".

Après que le Premier ministre libéral Mark Rutte a reçu le député pour discuter de sa sécurité, le chef de la police Erik Akkerboom a affirmé à la radio BNR que la sécurité de Geert Wilders "n'a jamais été mise en cause".

"Mise en cause de la DBB"

"Cette affaire intervient dans un contexte de mise en cause de la DDB, responsable de la sécurité des hommes politiques, de la famille royale néerlandaise et des diplomates basés dans le pays : l’un de ses hauts responsables a dû démissionner fin 2016 en raison de lourds problèmes de management au sein des services", explique Fernande Van Tets, correspondante de France 24 à La Haye.

"Par ailleurs, c’est la seconde fois en moins d’un an qu’un membre de la police d’origine marocaine est soupçonné de livrer des informations", poursuit-elle.

Cette enquête intervient également trois semaines avant la tenue d’élections législatives aux Pays-Bas, prévues le 15 mars. Le PVV, jusqu'alors en tête des sondages, était donné, mercredi, à égalité avec la formation du Premier ministre libéral Mark Rutte.

Ligne dure anti-islam

En cas de victoire du PVV, les principaux partis ont cependant indiqué qu’ils ne formeraient pas de coalition avec Geert Wilders en raison de sa ligne dure anti-islam. Son programme inclut ainsi la fermeture des frontières à tous les migrants issus de pays musulmans, l’interdiction du Coran ou encore la fermeture de toutes les mosquées des Pays-Bas.

Cela fait plus de 10 ans que le sulfureux député vit sous protection permanente, logé dans des maisons dont les adresses sont tenues secrètes, car il a plusieurs fois reçu des menaces de mort en raison de ses prises de positions extrémistes.

Fin 2016, Geert Wilders a été reconnu coupable de discrimination par un tribunal pour avoir promis en 2014 "moins de Marocains" aux Pays-Bas. Pas de quoi le décourager. Samedi, il a lancé sa campagne pour les législatives, en attaquant "la racaille marocaine" dont il a dit vouloir débarrasser le pays pour "le rendre au peuple néerlandais".

Avec AFP