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Un échange téléphonique entre le président américain et le Premier ministre australien Malcolm Turnbull aurait tourné court à cause de la remise en cause d'un accord bilatéral sur l'accueil de réfugiés, rapporte un média américain.

L’échange a été bref et houleux. Le week-end dernier, Donald Trump a incendié le Premier ministre australien Malcolm Turnbull avant d’écourter leur conversation téléphonique, a révélé mercredi 1er février le journal américain le Washington Post. Point de la discorde : l'accord sur l'accueil de migrants forgé avec Canberra… par l'administration Obama.

Trump fumed at Australian PM, told Turnbull that after 4 calls, including Putin, "This was the worst by far" https://t.co/3H89od0ScH

— Philip Rucker (@PhilipRucker) 2 février 2017

Les révélations du quotidien américain sont venues contredire le récit que Malcolm Turnbull avait fait de cette conversation. Le Premier ministre australien avait affirmé lundi que Donald Trump s'était engagé, en dépit de sa politique migratoire très restrictive, à honorer l'accord conclu par l'administration Obama portant sur l'accueil de plus d'un millier de réfugiés relégués par l'Australie dans des camps offshore controversés.

Les migrants ayant obtenu le statut de réfugiés, seuls concernés

Le Washington Post rapporte de son côté que le nouvel occupant de la Maison blanche a brutalement abrégé samedi au bout de 25 minutes l'échange avec son interlocuteur qui devait durer une heure. L'Australie est l'un des alliés les plus proches des États-Unis. Juste avant, il a selon le quotidien américain affirmé à Malcolm Turnbull que, des quatre conversations téléphoniques qu'il avait eues ce jour-là avec des dirigeants étrangers, celle-là avait été "de loin la pire". Donald Trump a notamment affirmé selon le Post à Malcolm Turnbull qu'il allait "se faire tuer" sur le plan politique avec cet accord, et accusé l'Australie de chercher à exporter "les prochains terroristes de Boston". Des sources gouvernementales australiennes citées par l'Australian Broadcasting Corporation ont affirmé que l'article du Post était "correct en substance". Malcolm Turnbull s'est de son côté dit "déçu" que les détails présumés de cette conversation "très franche et directe" aient été révélés.

Do you believe it? The Obama Administration agreed to take thousands of illegal immigrants from Australia. Why? I will study this dumb deal!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 2 février 2017

Après les révélations du Washington Post, Donald Trump s'est répendu sur cet accord dans un tweet : "Vous y croyez ? L'administration Obama a accepté de prendre des milliers d'immigrés illégaux à l'Australie. Pourquoi? Je vais étudier cet accord stupide". Contrairement à ce qu'a tweeté Donald Trump, l'accord ne porte pas sur des immigrés illégaux. Le ministre australien de l'Immigration Peter Dutton avait indiqué qu'il concernait les seuls migrants ayant obtenu le statut de réfugiés. Il prévoit la réinstallation aux États-Unis de migrants parqués par l'Australie dans des camps offshore.

Jeudi soir, Donald Trump a calmé le jeu en disant qu’il fallait voir ce que donnerait l’accord et qu’il fallait honorer les accords scellés par les précédentes administrations.

Avec AFP