Après la signature du décret de Trump interdisant pendant 3 mois l'entrée aux États-Unis de ressortissants de pays majoritairement musulmans, plusieurs compagnies aériennes, à l'instar d'Air France, ont refusé d'embarquer des dizaines de passagers.
Le décret du président américain Donald Trump interdisant pendant 3 mois l'entrée aux États-Unis de ressortissants de sept pays majoritairement musulmans (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen) a des effets à travers le monde, où des passagers se sont vu interdire d'embarquer. Voici quelques cas recensés jusqu'à présent.
En France, la compagnie Air France a indiqué, dimanche 29 janvier, avoir refusé d'embarquer une quinzaine de personnes vers les États-Unis depuis la signature du décret Trump. Ces passagers sont des ressortissants des sept pays mentionnés dans le décret "mais cela ne veut pas dire qu'ils venaient forcément de ces pays", a précisé un porte-parole. "Personne n'est bloqué à Paris, on a pris les dispositions nécessaires pour réacheminer ces personnes à leur point d'origine", a-t-il indiqué.
Air France a prévu de prévenir les passagers par courriel ou SMS sur les nouvelles règles et leur éviter de prendre un vol et de se voir refuser, une fois arrivés à Paris, l'embarquement à bord d'un vol Air France pour les États-Unis.
En Autriche, au moins trois Iraniens ont été interdits d'embarquer samedi pour les États-Unis à l'aéroport de Vienne, a indiqué un porte-parole d'Austrian Airlines. Les trois passagers, un couple âgé et une jeune femme, étaient tous en possession de visas pour les États-Unis, a déclaré Peter Thier à l'agence de presse autrichienne (APA). Le couple est toujours à Vienne, tandis que la jeune femme est retournée en Iran, selon lui.
Au Caire, en Égypte, un couple irakien et ses deux enfants qui avaient réservé des billets sur un vol d'EgyptAir et disposaient de visas pour les États-Unis n'ont pu embarquer, ont indiqué samedi à l'AFP des responsables de l'aéroport.
Selon un responsable d'EgyptAir, la compagnie n'avait pas été officiellement informée des nouvelles régulations et son site ne donnait aucune précision sur les nouvelles règles en vigueur pour les voyages aux États-Unis.
Aux États-Unis, des dizaines de passagers – entre 100 et 200, selon le quotidien New York Times – ont été interpellés à leur arrivée dans les aéroports américains et menacés d'expulsion. En particulier, dès la promulgation du décret vendredi soir, deux Irakiens, pourtant détenteurs de visas, ont été interpellés à l'aéroport JF Kennedy de New York.
Alors que les défenseurs des droits civiques se mobilisaient pour manifester leur soutien aux passagers, les associations de défense des droits de l'Homme ont obtenu le blocage partiel des expulsions par une juge fédérale.
En Iran, des responsables de deux agences de voyage ont affirmé avoir reçu des instructions de la part des compagnies Emirates, Turkish Airlines et Etihad Airways, de ne plus vendre de billet à des Iraniens ayant un visa américain car ces dernières refusent de les embarquer.
Maryam, une Iranienne de 44 ans qui avait obtenu sa carte verte (permis de résidence) en octobre après 14 ans d'attente a indiqué à l'AFP avoir été empêchée samedi soir de prendre l'avion pour les États-Unis. Elle avait vendu sa maison et voulait partir définitivement dans ce pays.
Une Iranienne, étudiante en gestion en Californie qui devait retourner le 4 février aux États-Unis, a déclaré à l'AFP sous couvert de l'anonymat : "J'avais un billet sur Turkish Airlines le 4 février prochain, mais il a été annulé".
L'Iran a dénoncé la décision "insultante" des États-Unis et annoncé le principe de réciprocité pour les voyageurs américains.
Au Pays-Bas, la compagnie néerlandaise KLM a refusé d'embarquer sept personnes pour les États-Unis. "Nous aurions bien aimé les faire voyager avec nous mais cela n'a pas beaucoup de sens, l'entrée du pays leur aurait été refusée", a affirmé à l'AFP une porte-parole de KLM. Celle-ci a refusé de donner des détails sur la nationalité de ces voyageurs, leur aéroport d'origine ou leurs destinations.
En Suisse, la compagnie Swiss applique "dès à présent" le décret Trump, elle n'a "pas le choix", a affirmé samedi son directeur général pour la Suisse romande. "Nous avons l'obligation légale d'appliquer ce décret", a ajouté Lorenzo Stoll sur la Radio télévision suisse (RTS), précisant néanmoins qu'il y a "très peu" de ressortissants des sept pays concernés qui transitent par Zurich et Genève sur des vols de Swiss.
Avec AFP