L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l'accès universel au vaccin contre la grippe A (H1N1) demeure une "question critique", qui requiert une "volonté politique". Le dernier bilan mondial de la pandémie s'élève à 382 décès.
AFP - L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti vendredi au Mexique que l'accès universel au vaccin contre la grippe porcine restait une "question critique", lors d'un sommet sur la pandémie.
Garantir sa distribution aux nations sous-développées est une "question critique" et requiert une "volonté politique", a souligné la sous-directrice de l'OMS, Keiji Fukuda, à la clôture de cette réunion, organisée depuis jeudi dans la station de Cancun, dans l'est du Mexique.
Le continent américain est le plus touché par le virus A(H1N1), qui est apparu au Mexique fin avril et a contaminé 89.921 personnes dans 125 pays et territoires et causé 382 décès, selon le dernier bilan de l'OMS.
"Un des résultats importants a été de reconnaître que nous affrontons à la fois des problèmes techniques, mais aussi des problèmes de volonté politique", a-t-elle ajouté.
L'accès au futur vaccin pour lutter contre l'épidemie du virus A (H1N1) a constitué le thème central de ce sommet spécial de l'OMS, qui a réuni des experts et des ministres issus d'une cinquantaine de pays.
Cuauhtemoc Ruiz, coordinateur de l'Organisation panaméricaine de santé (OPS), a affirmé que le vaccin serait prêt dans "trois ou quatre mois", mais qu'il faudrait peut-être attendre un an avant d'avoir les "quantitiés suffisantes".
Les laboratoires qui travaillent à la fabrication du vaccin seront capables de produire "2,5 milliards de doses en six mois", a-t-il indiqué, en s'inquiétant que ces stocks soient essentiellement réservés à l'Amérique du nord et l'Europe.
La directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, a souligné que ces laboratoires exploraient plusieurs voies: l'une d'elle vise à obtenir un vaccin en ajoutant un composant à ceux qui sont utilisés pour la grippe saisonnière, ce qui permettrait de tripler la production.
Le pays hôte du sommet a pour sa part lancé un appel à la "solidarité" pour l'accès au futur vaccin. Le ministre mexicain de la Santé José Angel Cordova a insisté pour que l'aspect financier ne soit pas le "seul facteur pris en compte" pour sa distribution, afin de ne pas pénaliser les pays pauvres.
"Nous avons demandé la solidarité pour que l'argent ne soit pas le seul facteur pris en compte par les fabricants pour la distribution du vaccin", a déclaré M. Cordova.
Le président mexicain Felipe Calderon avait déjà souligné à plusieurs reprises qu'il fallait garantir l'accès des pays en développement au vaccin, une fois qu'il serait commercialisé.
Plusieurs participants au sommet ont noté qu'avant même sa mise au point, un grand pourcentage des ventes du vaccin avait fait l'objet de réservations.
Jeudi, l'OMS s'était engagé à ce qu'en attendant ce vaccin, tous les pays des Amériques puissent disposer d'un nombre suffisant d'antiviraux pour faire face à l'épidémie.
Les autorités sanitaires s'inquiètent notamment de l'arrivée d'une nouvelle vague du virus A(H1N1) avec l'automne boréal qui marque traditionnellement le début de la saison de la grippe classique.
Une nouvelle réunion internationale sur la grippe porcine est prévue en août prochain en Chine.