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Qui sont les otakus, ces monomaniaques version japonaise ?

Les otakus célèbrent ce 15 décembre leur journée mondiale. L’occasion de s’interroger sur la véritable nature des adorateurs de l’otakisme.

O-TA-KU. Trois syllabes derrière lesquelles se cachent plusieurs clichés. Accros aux jeux vidéo, à l’animation, aux mangas, associables, mauvais... Les otakus sont mal perçus par le grand public. Mais cette mauvaise image présente dans l’imaginaire collectif est-elle fondée ?

Depuis la fin des années 1990, de nombreux écrivains et chercheurs, aussi bien japonais (Hiroki Azuma) qu’occidentaux (Etienne Barral), se sont posés la question. Aujourd’hui, il est possible d’y apporter une réponse.

Aux origines

Sur le plan étymologique, le terme otaku se compose du préfixe "o" et du kanji (caractère chinois) "maison". Le mot pourrait donc se traduire par "celui qui reste chez lui". Cette définition, qui correspond à l’idée que l’on se fait des otakus, a été popularisée par l’essayiste Akio Nakamori en 1983. Avec cette appellation, il souhaitait désigner les "monomaniaques" obsédés par un hobby unique.

À cette époque, le Japon vit de plein fouet l'arrivée des nouvelles technologies. Et les otakus s'emparent des nouvelles tendances, comme l’explique Nicolas Oliveri, chercheur à l’IDRAC spécialisé dans la cyberdépendance au Japon : "L'utopie de la technologie, qui allait devenir le fer de lance de l'économie nippone, répondait à un besoin de maîtrise [...] Les otakus se sont rapidement appropriés le potentiel offert par ces technologies". Dès lors, les supports de la sous-culture otaku sont tout trouvés : Internet, les jeux vidéo, les mangas, les simulations amoureuses, etc… L’otakisme s’est même trouvé quelques têtes d'affiches, à l'image d'Hideaki Anno, le créateur des studios Gainax et de la saga Evangelion.

L’otaku n’est plus seulement japonais

30 ans après son apparition, l’otaku s’est débarrassé, en grande partie, de ses connotations péjoratives. Comment ? En s’exportant en dehors du territoire nippon. L’imagerie japonaise est parvenue à s’imposer en Occident (la France est le deuxième consommateur de mangas après... le Japon)  apportant avec elles les ingrédients de l’otakisme. Les biens culturels – "Dragon Ball" par exemple et ses 230 millions de mangas vendus dans le monde – en lien avec cette mouvance se sont retrouvés dans les foyers de millions de consommateurs.

Il n’en fallait pas plus pour voir émerger un peu partout sur le globe de nouveaux otakus. Mais au lieu d’être considérés – à la manière de leurs prédécesseurs – comme des inadaptés sociaux, ils sont avant tout reconnus pour être des fans de japanimation. Selon une enquête de 2011 menée par l'institut de recherches Yano, 25,5 % des Japonais se pensaient otaku. C'en est fini de la marginalisation de l’otakisme. 

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