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L'Airbus accidenté était interdit de vol en France

Après le crash de l'A310 de Yemenia Airways au large des Comores, les autorités françaises ont indiqué que l'avion accidenté avait été interdit de vol dans l'Hexagone parce qu'il présentait des "irrégularités dans ses équipements".

Un survivant du crash de l’Airbus A310-300 de Yemenia Airways, qui transportait 153 personnes, a été retrouvé au large des Comores sur le lieu de l’accident, a affirmé à l’AFP un haut responsable de la compagnie aérienne yéménite, Mohammad al-Soumairi.

Les premières informations, qui indiquaient que le seul rescapé était un enfant agé de cinq ans, ont été démenties dans la soirée. Il s'agirait en fait d'une adolescente de 14 ans, selon les autorités comoriennes.

Trois corps ont par ailleurs été repêchés, tandis que les recherches d’éventuels survivants se poursuivent dans des conditions rendues difficiles par le mauvais temps. Une centaine de corps auraient été repérés, ont indiqué les autorités yéménites.

Paris a aussi dépêché sur la zone deux bâtiments de la marine nationale et un avion Transall, partis de l'île de la Réunion.

La plupart des passagers étaient en transit

Le contact avec le vol 626 de Yemenia Airways a été perdu à 00h51(GMT+2), alors que "les conditions météorologiques étaient mauvaises, avec des vents soufflant à une vitesse de 61 nœuds", a déclaré un haut responsable de l'Aviation civile yéménite, Mohammad Abdel Kader, lors d'un point presse à Sanaa.

Les corps et une nappe de carburant ont été repérés à quelque 16 ou 17 milles marins - soit environ 29 kilomètres - de Moroni. L’accident serait survenu lors de la phase d’approche de l’appareil.

L’A310 effectuait la liaison entre Sanaa, la capitale du Yémen, et Moroni, celle des Comores. La plupart des passagers embarqués étaient en transit.

De source aéronautique française, on indique que 66 Français se trouvaient à bord de l'appareil.

"Une compagnie très surveillée"

Les autorités aéroportuaires invoquent les mauvaises conditions météo au moment de l’accident, sans pour autant en faire l'explication du crash. Le directeur adjoint de Yemenia Airways a, de son côté, assuré sur l’antenne de FRANCE 24 que "l’avion avait décollé sans aucun problème technique".

Le secrétaire d’État français aux Transports, Dominique Bussereau, a précisé sur la chaîne française i-Télé que Yemenia était une compagnie "très surveillée". "L'Airbus A310 en cause avait été contrôlé en 2007 en France par la DGAC (Direction générale de l'aviation civile, NDLR), et elle avait constaté un certain nombre de défauts. Depuis, l'appareil, n'était pas réapparu dans notre pays", a-t-il aussi déclaré.

Une équipe française du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), un organisme public chargé des enquêtes sur les crashs, doit se rendre sur les lieux de l'accident. Même s'il s’est déroulé à l'étranger, l’équipe devrait intervenir dans l’enquête, car le constructeur de l'avion, Airbus, est partiellement français.

Sans attendre les conclusions de l’enquête, le commissaire européen aux Transports, Antonio Tajani, a dit qu'il souhaitait proposer la constitution d'"une liste noire mondiale" des compagnies aériennes dangereuses, "semblable à celle qui est utilisée dans l'Union européenne". Son intention est de la proposer lors de sa prochaine rencontre, à Bruxelles, avec les présidents de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Précisons que la compagnie Yemenia Airways ne figurait pas sur la liste noire européenne.