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"Leçon de diplomatie chinoise pour le néophyte Donald Trump"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 6 décembre, la volonté affichée des rebelles d’Alep, en Syrie, de poursuivre les combats, malgré l’avancée du régime, le sort des habitants qui fuient Mossoul, en Irak. Et la passe d’armes entre Donald Trump et Pékin.

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On commence cette revue de presse internationale à Alep-est, en Syrie, où des groupes rebelles ont rejeté l’idée d’une évacuation, alors que le régime ne cesse de gagner du terrain. «Les rebelles refusent de quitter Alep-Est», annonce L’Orient Le Jour, qui rapporte que la Russie, qui a opposé, hier, avec la Chine, son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant une trêve de sept jours à Alep, a assuré qu’elle devait discuter avec les Etats-Unis du départ de «tous les rebelles» des quartiers est de la ville - une proposition «totalement» rejetée par les rebelles, d’après le quotidien libanais, qui cite un responsable du groupe Jaich al-Islam: «les révolutionnaires ne quitteront pas Alep-Est, ils combattront l’occupation russe et iranienne jusqu’à la dernière goutte de sang».

Une promesse qu’on retrouve dans ce dessin publié par le quotidien panarabe basé à Londres, Al Quds Al Arabi, qui montre un rebelle soutenant à bout de bras Alep, détruite par une pluie de bombes. «A Alep, la mission est terminée»: voilà ce qu’annonce ces jours-ci la télévision publique russe, d’après The Moscow Times, qui rapporte que le message des autorités, repris en boucle par les journalistes de la chaîne, est le suivant: «un futur «très simple» attend Alep. D’abord, la libération de toute la ville, puis le retour à l’ordre» - un programme «dont nous n’attendons pas qu’il soit applaudi par les Occidentaux, mais ça n’est pas une calamité», aurait lancé un présentateur. En Irak, la bataille de Mossoul se poursuit, près de deux mois après le début de l’offensive alliée, le nombre de blessés parmi les civils s’accroît. La bataille pour reconquérir le fief du groupe Etat islamique se révèle meurtrière pour la population, rapporte La Croix, qui s’alarme de voir les civils payer «le prix fort» des combats, alors que les militaires et les humanitaires, dépassés par l’afflux de blessés, «tardent à coordonner leurs efforts» pour les secourir. Le journal raconte aussi les «blessures invisibles» dont souffrent des milliers d’habitants, après deux ans passés sous la coupe des djihadistes. Dans les camps qui les accueillent, La Croix a rencontré des enfants qui bégaient à cause des explosions, d’autres qui pleurent à la vue du moindre uniforme, et des anciens qui se mettent à sangloter à la simple évocation de leur maison. Les combats, annonce le journal, risquent de se poursuivre «pour une durée indéterminée».

Près de 14 ans après le début de l’intervention américaine, les Irakiens subissent toujours un conflit dont personne n’entrevoit le terme. Après Bush, après Obama, Donald Trump parviendra-t-il à mettre fin à la guerre? Le journal qatari Al Arab laisse la question en suspens.

Donald Trump qui s’est engagé dans une passe d’armes avec la Chine, qui n’a pas apprécié que le futur président s’entretienne au téléphone avec Tsai Ing-wen, la dirigeante taiwanaise. Ce coup de fil passé vendredi dernier rompt avec 40 années de diplomatie américaine, et «crée un précédent», d’après The Taipei Times, qui rappelle que les Etats-Unis ont jusqu’à présent toujours soutenu la politique d’ «une seule Chine». Le quotidien taïwanais parle d’un «coup de fil historique», et fait part de son «espoir» de voir d’autres membres de la communauté internationale emboîter le pas à Donald Trump - soupçonné par ses détracteurs de chercher à se rapprocher de l’île dans le but de permettre à la Trump Organization de s’implanter à Taiwan. Des accusations réfutées par un porte-parole de l’organisation, selon Taiwan News. Quel est réellement le but recherché par le président-élu, qui a en outre critiqué les décisions économiques et militaires de la Chine, lorsque Pékin s’est ému de son appel à Taïwan? The China Daily l’ignore, mais le quotidien chinois profite de l’occasion pour administrer à Donald Trump «quelques leçons de diplomatie qui pourraient lui être bénéfiques». «Pour cesser d’agir comme le néophyte qu’il est dans le domaine diplomatique, le prochain président américain a besoin d’aide pour s’adapter à son prochain changement de rôle. Ou il risque de créer des problèmes coûteux à son pays, et de retrouver obligé de slalomer entre les incendies allumés par ses fanfaronnades».

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