
Après une frappe israélienne à Gaza-ville, le 22 novembre 2025. © Mahmoud Issa, Reuters
Une trêve entre Israël et le Hamas de plus en plus fragile. De nouvelles frappes israéliennes ont fait au moins 21 morts samedi 22 novembre dans la bande de Gaza, selon la Défense civile locale. L'État hébreu a, quant à lui, affirmé riposter à une attaque du mouvement islamiste palestinien et avoir tué cinq de ses cadres.
L'armée israélienne a repris depuis mercredi ses bombardements meurtriers dans le territoire palestinien, où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve entrée en vigueur le 10 octobre sous pression américaine.
Samedi, l'armée israélienne a affirmé "frapper des cibles terroristes du Hamas", en réponse selon elle à l'attaque d'un "terroriste armé" contre ses soldats dans le sud du territoire. L'homme, qui a été tué, avait selon elle franchi la ligne délimitant les positions israéliennes dans le territoire palestinien.
Les bombardements israéliens ont fait au moins 21 morts à Gaza-ville et à Deir al-Balah et Nousseirat, a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas.
Israël et le Hamas se renvoient mutuellement la responsabilité de violation du cessez-le-feu
À l'hôpital al-Aqsa de Deir al-Balah, des images de l'AFP ont montré des ambulances amener des blessés, dont plusieurs enfants parmi lesquelles une fillette au visage ensanglanté, et un corps sur une civière.
Le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a ensuite annoncé que l'armée avait tué cinq "terroristes haut placés" du Hamas, l'accusant d'avoir "de nouveau violé le cessez-le-feu en envoyant un terroriste sur le territoire contrôlé par Israël".
Le mouvement islamiste palestinien a de son côté également accusé Israël de ne pas respecter l'accord de cessez-le-feu, l'accusant d'étendre le territoire qu'il contrôle à Gaza au delà des limites convenues, et dénonçant ses frappes.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.
Israël n'a pas détaillé dans l'immédiat l'identité de ces cadres du Hamas tués, et la Défense civile à Gaza n'a pas précisé s'ils faisaient partie du bilan actuel de 21 morts.
Regain de violences meurtrières après l'adoption d'une résolution à l'ONU
La première frappe israélienne rapportée a ciblé une voiture dans le quartier d'al-Rimal, à Gaza-Ville. Des passants, dont des enfants, inspectaient samedi après-midi la carcasse du véhicule, a constaté un photographe de l'AFP.
Deux autres bombardements ont suivi dans un délai très court, d'abord contre une maison près de la mosquée Bilal Ibn Rabah, à Deir al-Balah, selon la Défense civile.
Le troisième a visé un logement à proximité de l'hôpital al-Awda à Nousseirat, toujours selon l'organisation de premiers secours, qui a diffusé une vidéo du site montrant selon elle l'extraction d'une partie de la dépouille d'une femme tuée par la frappe.
Ce regain de violence dans la bande de Gaza intervient après l'adoption, lundi, par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour le territoire palestinien.
Il y prévoit le déploiement d'une force internationale chargée notamment de désarmer "les groupes armés non étatiques" y compris le Hamas, qui refuse jusque-là de rendre les armes.
La résolution prévoit aussi la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire, excluant le Hamas, qui a dénoncé un "mécanisme de tutelle internationale" inacceptable.
Avec AFP
