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Ukrainiens, Américains et Européens en Suisse pour discuter du plan de Trump
Des responsables ukrainiens, américains et européens doivent se retrouver dimanche en Suisse pour discuter du plan de Donald Trump visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, ont annoncé samedi des sources concordantes. Kiev, qui a jusqu'au 27 novembre pour donner sa réponse, craint d'être poussé à une capitulation face à la Russie.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d'un entretien avec le secrétaire américain à l'Armée, Dan Driscoll, à Kiev, le 20 novembre 2025. © Service de presse de la présidence ukrainienne via AP

Alors que Kiev et plusieurs dirigeants européens cherchent une réponse au plan Trump, l'Ukraine, les États-Unis et le E3 – Allemagne, France et Royaume-Uni – doivent se retrouver dimanche 23 novembre en Suisse pour discuter de cette proposition américaine, ont annoncé samedi des sources concordantes.

Marco Rubio et Steve Witkoff seront notamment à Genève, selon un responsable américain, pour discuter de ce plan en 28 points vu avec une grande inquiétude à Kiev. Ce responsable a également indiqué que le secrétaire américain à l'Armée, Daniel Driscoll, est, lui, déjà arrivé dans la ville suisse.

Dans ce plan américain, plusieurs propositions reprennent des exigences clés de la Russie, à savoir que l'Ukraine lui cède des territoires, accepte une réduction de la taille de son armée et renonce à intégrer l'Otan. Il offre cependant des garanties de sécurité occidentales à Kiev pour prévenir toute nouvelle attaque russe.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a repoussé vendredi ce plan, que Donald Trump et Vladimir Poutine le pressent d'accepter, assurant qu'il allait proposer des "alternatives" aux Américains.

Selon une source interrogée par l'AFP, le conseiller à la Sécurité nationale du président français Emmanuel Macron "ira demain (dimanche) à Genève" pour discuter "avec les États-Unis, l''E3' et les Ukrainiens".

Une délégation ukrainienne essentiellement militaire

Le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien, Roustem Oumerov, a lui aussi annoncé samedi sur Facebook de prochaines "consultations entre de hauts responsables ukrainiens et américains sur les paramètres possibles d'un futur accord de paix" avec Moscou.

Volodymyr Zelensky a de son côté signé un décret formant la délégation qui sera chargée de participer aux pourparlers avec Washington, et dans le futur avec Moscou. Celle-ci sera menée par son bras droit, le chef de la présidence Andriï Iermak, et comprendra entre autres M. Oumerov, les chefs des services de sécurité et de renseignement et le chef d'état-major. Soit une délégation essentiellement militaire.

Donald Trump a donné jusqu'au 27 novembre, jour de la fête de Thanksgiving, au président ukrainien pour donner sa réponse aux solutions proposées. "Il faudra bien que (ce plan, NDLR) lui plaise, et si cela ne lui plaît pas, alors, vous savez, ils n'auront qu'à continuer à se battre", a lancé le dirigeant américain devant les caméras de télévision.

Vladimir Poutine a de son côté estimé vendredi que le texte américain "pouvait servir de base à un règlement pacifique définitif" du conflit lancé en 2022. Il s'est dit prêt à une "discussion approfondie de tous les détails" du texte élaboré par Washington.

En cas de refus ukrainien, il a menacé de poursuivre les conquêtes territoriales sur le front, où son armée a l'avantage.

"La sécurité de l'Europe sera affectée" en fonction du dénouement en Ukraine

Face à la double pression américaine et russe, Volodymyr Zelensky a aussi entamé des consultations avec ses principaux alliés en Europe.

Réunis au sommet du G20 à Johannesbourg, 11 pays principalement européens ont estimé dans une déclaration que le plan américain "requerra du travail supplémentaire", craignant qu'il ne laisse l'Ukraine "vulnérable à de futures attaques".

"Les grandes puissances ne peuvent décider par-dessus la tête des pays concernés", a plaidé de son côté le chancelier allemand, Friedrich Merz, soulignant que "selon l'issue de ce conflit, la sécurité de l'Europe sera affectée".

Le vice-président américain, JD Vance, a réagi aux critiques visant ce plan, affirmant qu'elles "reposaient soit sur une mauvaise compréhension du cadre, soit sur une interprétation erronée de certaines réalités cruciales sur le terrain".

"Il y a l'illusion que si nous donnons simplement plus d'argent, plus d'armes ou imposons davantage de sanctions, la victoire est à portée de main", a-t-il ajouté.

Avec AFP