La présidentielle aux Etats-Unis fait la Une de toute la presse française.

Pour tromper - un peu -  votre impatience, je vous propose, pour commencer, de jeter un cil à ses pronostics. L’Opinion donne Hillary Clinton gagnante de justesse, rappelant que la candidate démocrate, avec certains gros Etat acquis à sa cause, comme la Californie, l’Illinois et New York, a de quoi «inquiéter» Donald Trump, qui peut encore espérer prendre certains Etat pivots, comme la Floride, présentée effectivement par Libération comme un Etat à l’issue incertaine. D’après les derniers sondages, la candidate démocrate aurait 68,5 % de chances de l’emporter, contre 31,5 % pour son rival républicain.

Les journaux français rappellent l’enjeu de cette élection. «Le rêve américai » existe-t-il toujours?, demande le Parisien, tandis que Libération présente le scrutin d’aujourd’hui comme un «grand référendum sur la mondialisation». Le journal, qui  juge le vote d’aujourd’hui «décisif pour la planète», se demande si «le nationalisme à front bas va l’emporter avec Donald Trump, dans le pays phare du monde occidental? Ou (si) les forces de l’ouverture continueront de prévaloir avec Hillary Clinton». Libé rappelle que «ce référendum n’est pas le premier», et juge que «les précédents ne sont pas rassurants», notamment en Royaume-Uni où les Britanniques ont voté en faveur du Brexit.«Qu’il gagne (ou) qu’il perde face à Hillary Clinton, Donald Trump aura dominé la campagne électorale», concluent les Echos: «non pas par ses propositions fantaisistes comme de stimuler la croissance économique américaine à 4 ou 5 %, mais bien plutôt parce qu’il est parvenu à représenter: une Amérique en colère à la fois contre la mondialisation et contre l’élite politique».

Le résultat du vote des électeurs américains pourrait «déboucher sur des orientations différentes pour les Etats-Unis et le monde», d’après le Figaro, qui évoque «le choc des deux Amérique», entre «deux visions». Fiscalité, environnement, immigration, «tout sépare Hillary Clinton et Donald Trump», répètent les Echos.

Deux Amérique que Barack Obama ne serait pas parvenu à réconcilier, selon le Figaro, qui juge que le 44^ème président des Etats-Unis quitte la Maison-Blanche sans avoir réussi à réduire les fractures partisanes et raciales qui minent son pays, contrairement aux espoirs qu’il avait suscités. Obama sur le départ, qui va le remplacer, et devenir le 45^ème ou la 45^ème présidente des Etats-Unis? 20 minutes ne se prononce pas, et a choisi tout simplement de détourner le titre d’un film mythique de Sergio Leone: «Il était une nouvelle fois l’Amérique».

Derrière les mythes et les légendes, il y a la réalité et les fractures, rappelle l’Humanité, qui voit dans le scrutin d’aujourd’hui la manifestation des «profonds clivages» qui «minent la cohésion de la société américaine» - une société «malade du néolibéralisme» et qui ne se serait jamais vraiment guérie du krach (financier) de 2008». «Fracture», dit aussi la Croix, soulagé de voir enfin s’achever une campagne jugée «éprouvante».

Beaucoup d’électeurs américains se disent « écoeurés », par la tonalité de la campagne qui vient de s’achever. Pour Libération, la «violence inouïe» du duel Trump/Clinton «laissera, quelle qu’en soit l’issue, un pays sévèrement fracturé». Comment résumer, en quelques mots ou en une expression bien trouvée, la campagne que viennent de vivre les Etats-Unis?, demande le Monde, qui dit avoir trouvé sa métaphore préférée dans le Miami Herald: «Si cette élection était un vol commercial, on aurait tous des sacs à vomi sur les genoux». 

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