Les forces spéciales irakiennes, reparties lundi à l'offensive sur le front est de la bataille de Mossoul, ne sont plus qu'à quelques centaines de mètres des limites administratives de la ville, aux mains de l'organisation État islamique.
Plus que quelques centaines de mètres. C'est la distance que les forces irakiennes ont à reconquérir, mardi 1er novembre, pour prendre position à la périphérie est de Mossoul. Le bastion du groupe État islamique (EI) est désormais sous pression de tous les côtés.
Cette offensive d'envergure sur la deuxième ville d'Irak est entrée dans sa troisième semaine et des dizaines de localités situées autour de la métropole ont été reprises aux terroristes avec le soutien de l'aviation et de l'artillerie de la coalition internationale menée par Washington.
Les forces d'élite du contre-terrorisme (CTS) faisaient face, lundi 31 octobre, à des attaques au mortier des jihadistes, alors qu'elles progressaient depuis la ville chrétienne de Bartalla vers les quartiers est de Mossoul.
À un kilomètre de Mossoul
Les forces irakiennes n'ont cependant pas encore mis le pied dans l'agglomération de Mossoul, a indiqué un responsable militaire irakien en démentant des informations faisant état d'une telle percée.
"Nous ne sommes pas entrés dans le quartier d'Al-Karama (dans l'est de Mossoul), nos forces sont dans le village de Gogjali", a expliqué à l'AFP Abdelwahab al-Saadi, un commandant des CTS, qui opèrent sur le front est de l'offensive sur la métropole du nord de l'Irak.
Gogjali était, avec le village de Bazwaya, l'une des deux cibles fixées lundi aux forces du contre-terrorisme, qui avancent depuis l'est et la ville de Bartalla. Bazwaya a été repris et si Gogjali tombe, "nous serons à 700 mètres de [l'agglomération de] Mossoul", a indiqué un responsable militaire au sein des CTS, Muntadhar Salem.
Depuis le 17 octobre, des dizaines de milliers de membres des forces de sécurité évoluent sur les fronts Est, Sud et Nord. Des unités paramilitaires dominées par des milices chiites viennent par ailleurs de lancer une offensive à l'Ouest pour priver les jihadistes de leur liberté de mouvement entre Mossoul et la frontière syrienne.
De leur côté, au nord et à l'est de Mossoul, les forces kurdes ont consolidé leurs positions, après avoir récemment repris quelques localités alors qu'au Sud, les forces fédérales remontent la vallée du Tigre mais sont encore loin des abords de la cité où l'EI avait déclaré en 2014 son "califat". Ce sont elles qui ont le plus de terrain à gagner.
Un futur siège ?
Une fois en position autour de Mossoul, les forces irakiennes devraient ensuite entamer un siège et tenter d'ouvrir des couloirs sécurisés pour faciliter la fuite des habitants, que les jihadistes pourraient utiliser comme "boucliers humains".
Ensuite, il leur faudra livrer une guerre urbaine aux quelque 3 000 à 5 000 jihadistes, selon des estimations américaines, retranchés dans l'agglomération, qui compte environ 1,5 million d'habitants d'après l'ONU.
Avec AFP