
Des soldats de l'armée israélienne se dirigent vers un véhicule blindé le long de la barrière frontalière avec la bande de Gaza, dans le sud d'Israël. © Jack Guez, AFP (illustration)
Israël et le Hamas sont parvenus dans la nuit de mercredi à jeudi à un accord concernant la première phase du plan Trump visant à ramener la paix à Gaza après deux ans de guerre, qui prévoit à terme le désarmement du mouvement islamiste palestinien et un retrait d'Israël du territoire palestinien.
Cet accord devrait être formellement signé jeudi en Égypte, où les pourparlers indirects, sous l'égide de ce pays ainsi que des États-Unis et du Qatar, ont débuté lundi.
Un responsable du Hamas a déclaré que les négociations pour la deuxième phase du cessez-le-feu commenceraient "immédiatement" après la signature de la première phase de l'accord. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne s'est pas exprimé à ce sujet.
Première phase
Cette phase comprend un cessez-le-feu et un échange de prisonniers palestiniens contre les otages israéliens détenus par le mouvement islamiste, dont l'attaque contre Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre.
L'accord entre les deux belligérants, annoncé en premier par un Donald Trump "fier", porte selon le Qatar sur toutes les "dispositions et les mécanismes de mise en œuvre de la première phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, qui conduira à la fin de la guerre à la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, et à l'entrée d'aide humanitaire".
Le Hamas a également communiqué sur cet accord "prévoyant la fin de la guerre à Gaza", selon lui.
Le Premier ministre israélien a indiqué qu'il réunirait jeudi son gouvernement afin d'approuver l'accord. Celui-ci pourrait être signé dès jeudi en Égypte, ont dit à l'AFP des sources connaissant le dossier. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a invité Donald Trump à "assister à sa signature".
Otages et aide humanitaire
Les armes devront se taire à la signature de l'accord. L'armée israélienne a dit jeudi se préparer à réceptionner les otages, mais aussi à faire face à "tous les scénarios". Le Hamas libérera en une fois les 20 otages vivants (sur les 47 encore à Gaza), a déclaré à l'AFP un responsable du Hamas.
Ils seront échangés contre près de 2 000 détenus palestiniens : 250 purgeant des peines à perpétuité et 1 700 autres détenus depuis le début de la guerre, selon cette source.
L'accord prévoit que l'échange ait lieu dans les 72 heures après la signature. Donald Trump a dit penser que tous les otages, vivants et morts, seraient "de retour lundi". "Avec l'aide de Dieu, nous les ramènerons tous à la maison", a déclaré Benjamin Netanyahu.
Par ailleurs, au moins 400 camions d'aide humanitaire entreront chaque jour dans la bande de Gaza pendant les cinq premiers jours du cessez-le-feu, et ce nombre augmentera les jours suivants, selon la source au Hamas.
L'accord prévoit également "le retour immédiat des personnes déplacées du sud de la bande de Gaza vers Gaza (ville) et le nord", a-t-elle encore ajouté. L'armée israélienne a enjoint la population à ne pas chercher à regagner ces zones à ce stade.
Retrait échelonné des troupes israéliennes
Selon Donald Trump, l'accord trouvé prévoit qu'Israël "retirera ses troupes jusqu'à la ligne convenue" au sein de l'enclave. D'après le haut responsable du Hamas précédemment cité, l'accord stipule "des retraits programmés" des troupes israéliennes.
Le Hamas a appelé dans un communiqué "le président Trump (et) les pays garants de l'accord (...) à contraindre (Israël) à appliquer intégralement les échéances de l'accord et à ne pas lui permettre de se dérober ou de tergiverser dans la mise en œuvre de ce qui a été convenu".
Les États-Unis seront "impliqués" pour "maintenir la paix" à Gaza, a promis Donald Trump sur Fox News. Pendant les discussions, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements meurtriers à travers le territoire palestinien, affamé, assiégé et dévasté, selon la Défense civile locale.
Le Hamas n'a pas mentionné son propre désarmement ni l'avenir de ses combattants, points clés de la proposition.
Avec AFP