logo

Panthéonisation de Robert Badinter : tout savoir sur la cérémonie
Texte de Victor Hugo, chanson de Julien Clerc, caveau des révolutionnaires de 1789 : l'entrée de Robert Badinter au Panthéon, jeudi 9 octobre au soir, sera scandée d'hommages à l'abolition de la peine de mort, qui fut sa principale "œuvre", selon l'Élysée.
Les gardes républicains portent le cercueil de l'ancien ministre français de la Justice Robert Badinter lors d'une cérémonie nationale en son honneur place Vendôme à Paris, le 14 février 2024. © Pool via Reuters

Une entrée au Panthéon marquée du fer de l'abolition de la peine de mort pour Robert Badinter. D'un texte de Victor Hugo à une chanson de Julien Clerc, en passant par le caveau des révolutionnaires de 1789, plusieurs hommages seront rendus à la principale "œuvre" de Robert Badinter, jeudi 9 octobre au soir.

Au lendemain d'une veillée funèbre organisée mercredi soir au Conseil constitutionnel – juridiction que Robert Badinter avait présidée de 1986 à 1995 – et ouverte au public, la cérémonie d'entrée au Panthéon doit commencer jeudi à 19 h.

Cette cérémonie "sobre" et "solennelle" d'environ une heure marquera la cinquième panthéonisation sous les mandats d'Emmanuel Macron, après Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker, le couple Manouchian, et avant celle prévue mi-juin de l'historien et résistant Marc Bloch.

Elle suivra le "scénario traditionnel", a dit l'Élysée à des journalistes : remontée de la rue Soufflot, accueil du cercueil sous la nef du Panthéon par le président de la République qui prononcera un discours, puis installation dans le caveau "des révolutionnaires de 1789", où reposent Condorcet, l'abbé Grégoire et Gaspard Monge depuis le bicentenaire de la Révolution.

La scénographie a toutefois été adaptée pour inciter un public "nombreux" à venir assister sur place à la panthéonisation.

Trois facettes de la vie de Robert Badinter mises en lumière

La cérémonie rappellera trois facettes de la vie de Robert Badinter. D'abord la "mémoire" de celui dont le père fut "victime de l'antisémitisme et du nazisme", puis la "justice" pour cet homme "qui incarne ce qu'est l'État de droit", et enfin l'abolition de la peine de mort, "un saut civilisationnel majeur dans l'histoire de la justice de notre pays", a estimé l'Élysée.

Parmi les temps forts, Julien Clerc viendra interpréter une version "remise au goût du jour" de sa chanson "L'assassin assassiné" consacrée en 1980 à la lutte pour l'abolition du châtiment suprême, a expliqué un conseiller du chef de l'État.

Des textes seront également lus, dont des plaidoiries de l'avocat, inlassable défenseur de l'État de droit, qui sauva plusieurs condamnés de la guillotine. Mais aussi des discours de l'homme politique qui, nommé ministre de la Justice par François Mitterrand, demanda à la tribune de l'Assemblée nationale le 17 septembre 1981, et obtint, "l'abolition de la peine de mort en France", conformément à un engagement du président socialiste à rebours de l'opinion de l'époque.

Le comédien Guillaume Gallienne lira un texte de Victor Hugo qui, de manière "assez prophétique, évoque celui qui finira par obtenir l'abolition de la peine de mort et lui rend hommage par avance", a encore dit la présidence.

Ce texte, comme d'autres, a été choisi par la veuve de l'homme de droit mort en février 2024 à l'âge de 95 ans. La philosophe Élisabeth Badinter a été associée de très près aux préparatifs de cette panthéonisation.

L'an dernier, cette pourfendeuse des extrêmes avait exprimé le souhait que les élus du Rassemblement national et de La France insoumise ne viennent pas à l'hommage national voulu par Emmanuel Macron peu après la mort de Robert Badinter. "Je pense qu'elle n'a pas changé de jurisprudence", s'est borné à dire le conseiller du président.

Avec AFP