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Négociations sur Gaza : des émissaires américains en Égypte, peut-être bientôt Trump
Des émissaires américains ont rejoint mercredi en Égypte les négociations indirectes entre le Hamas et Israël visant à mettre fin à la guerre à Gaza. Dans la soirée, Donald Trump a indiqué qu'il pourrait se rendre lui-même au Moyen-Orient en fin de semaine, affirmant qu'un accord de cessez-le-feu semble "très proche".
De la fumée s'élève à la suite d'une frappe militaire israélienne dans la ville de Gaza, le 8 octobre 2025. © Abdel Kareem Hana, AP

Les négociateurs en Égypte ont été rejoints, mercredi 8 octobre, par des émissaires américains avec l'objectif de mettre fin à la guerre à Gaza. Ils pourraient aussi bientôt recevoir la visite de Donald Trump.

"Je m'y rendrai peut-être vers la fin de la semaine, peut-être dimanche, en fait. Nous verrons bien, mais il y a de fortes chances que cela se fasse. Les négociations avancent très bien", a déclaré le président américain à la Maison Blanche.

Les pourparlers ont été qualifiés mercredi de "très encourageants" par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Signe des fortes pressions pour aboutir à un accord, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani ainsi que le chef des services de renseignement turc Ibrahim Kalin ont été aussi dépêchés dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, où se tiennent les discussions.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que son homologue américain Donald Trump avait "expressément demandé" à Ankara de convaincre le Hamas de conclure.

Basées sur le plan Trump, les discussions lancées lundi se tiennent deux ans après le début de la guerre dans la bande de Gaza. En même temps, l'armée israélienne poursuit ses bombardements meurtriers à travers le territoire palestinien affamé, assiégé et dévasté, selon la Défense civile locale.

Alors que Donald Trump a évoqué mardi une "réelle chance" de parvenir à un accord, son émissaire Steve Witkoff et son gendre Jared Kushner sont arrivés à Charm el-Cheikh pour participer aux négociations, selon des images diffusées par des médias égyptiens.

Un proche conseiller du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Ron Dermer, y est aussi présent, d'après Al-Qahera News.

"De premières cartes ont été présentées"

Le plan Trump annoncé le 29 septembre prévoit un cessez-le-feu, un échange des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre contre des prisonniers palestiniens retenus par Israël, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza ainsi que le désarmement du Hamas et l'exil de ses combattants.

Le Hamas et Benjamin Netanyahu ont dit soutenir le plan mais plusieurs points restent en suspens.

"Les médiateurs font de grands efforts pour lever tous les obstacles à la mise en œuvre des différentes étapes du cessez-le-feu, et un esprit d'optimisme prévaut parmi les participants", a déclaré à l'AFP Taher al-Nounou, un dirigeant du Hamas participant aux discussions. Il a ajouté que son mouvement avait échangé avec Israël "des listes de prisonniers (palestiniens) à libérer".

Selon une source proche du Hamas, "de premières cartes ont été présentées mardi par la partie israélienne concernant le retrait des troupes".

"Un mandat solide du président Trump"

Mais la veille, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, avait déclaré que le mouvement voulait des "garanties" de Donald Trump et des médiateurs que la guerre à Gaza "finira une fois pour toutes", disant "ne pas faire confiance" à Israël.

Les émissaires américains sont venus "avec une forte volonté (...) et un mandat solide du président Trump pour mettre fin à la guerre", a indiqué Abdel Fattah al-Sissi, ajoutant avoir reçu de Charm el-Cheikh des messages "très encourageants".

Dans sa réponse au plan Trump, le Hamas a accepté de libérer les otages mais réclamé la fin de l'offensive israélienne et le retrait total de l'État hébreu de la bande de Gaza. Il n'a pas mentionné son propre désarmement, point clé de la proposition.

Benjamin Netanyahu a dit soutenir le plan mais a souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza et répété que le Hamas devait être désarmé.

Ben Gvir provoque la colère du Hamas et de pays arabes

Dans ce contexte d'expectative et d'incertitude, le ministre israélien d'extrême droite Itamar Ben Gvir s'est rendu mercredi sur le site hautement sensible de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, provoquant l'ire du Hamas et de plusieurs pays arabes.

"Je prie seulement pour que notre Premier ministre permette une victoire totale à Gaza, afin de détruire le Hamas, avec l'aide de Dieu, et ramener les otages", a dit Itamar Ben Gvir, qui est hostile à tout accord avec le mouvement palestinien.

Des mois d'efforts des médiateurs ont jusqu'à présent échoué à aboutir à un cessez-le-feu durable à Gaza. Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages ou de corps de captifs en échange de prisonniers palestiniens, avant de s'effondrer.

Avec AFP