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Dans un avis publié lundi, le comité d'éthique de l'UE estime que l'ancien président de la Commission européenne n'a pas violé les règles "d'intégrité et de réserve" de l'UE en acceptant un poste à la banque d'affaires Goldman Sachs.

"Il n'y a pas d'éléments suffisants pour établir une violation du devoir d'intégrité et de réserve". C’est l’avis – non contraignant – rendu lundi par le comité d'éthique de l'UE au sujet du cas de José Manuel Barroso dont l’embauche, en juillet 2016 par la banque d'affaires Goldman Sachs avait déclenché un tollé.

Face à la vague d'indignation déclenchée par l'arrivée de l'ex-chef de l'exécutif européen (2004-2014) dans une institution vilipendée pour son rôle supposé dans le déclenchement de la crise des subprimes et celle de la dette grecque, le comité d'éthique de l'UE avait été saisi en septembre 2016 par la Commission européenne, elle-même.

Si le comité d’éthique estime que l'ancien président de la Commission européenne n'a pas violé les règles "d'intégrité et de réserve" de l'UE en acceptant un poste à la banque d'affaires Goldman Sachs, le comité juge son choix peu judicieux.

"M. Barroso aurait dû être conscient et informé qu'en agissant ainsi, il déclencherait des critiques et risquerait de nuire à la réputation de la Commission, et de l'Union en général", soulignent ainsi les rapporteurs du comité dans leur avis.

La Commission doit se prononcer sur l’avis

Le comité a bien considéré le fait que José Manuel Barroso "n'a pas fait preuve du bon jugement que l'on pourrait attendre de quelqu'un qui a occupé un poste à haute responsabilité pendant de si longues années", mais n'a pas pu établir d'entorse au règlement. "Il ne revient pas au comité de savoir si le Code est suffisamment strict", est-il encore précisé. La tempête médiatique est "certainement une indication pertinente, mais pas suffisante en elle-même" pour conclure que les règles éthiques ont été violées, poursuit le rapport, qui note que Goldman Sachs opère dans le respect des lois.

Les nouvelles fonctions auxquelles le Portugais est appelé auront "certainement" un lien avec son précédent mandat à la tête de la Commission, reconnaît le comité, d'autant que José Manuel Barroso a dû s'atteler à réformer le secteur bancaire en pleine crise.

Les règles imposent une "période de refroidissement" de 18 mois aux anciens commissaires, durant laquelle ils doivent demander une autorisation à leur ancien employeur pour rejoindre un groupe privé. Et cette période a été respectée, rappelle le comité. Plus d'un an et demi s'est en effet écoulé depuis le départ de Bruxelles de José Manuel Barroso, en novembre 2014.

La Commission européenne actuelle va maintenant se donner le temps d'examiner les conclusions du comité. Lors d'un point presse, le porte-parole en chef de l'exécutif européen, Margaritis Schinas, n’a pas exclu une éventuelle décision sur des mesures de suivi appropriées".

Avec AFP