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Ukraine : retour sur un conflit qui n’en finit plus de s’enliser

Les dirigeants russe, allemand, français et ukrainien se sont retrouvés à Berlin, le 19 octobre, pour le premier sommet depuis un an sur l’Ukraine, toujours en crise malgré les accords de paix de Minsk. Retour sur un conflit qui s’enlise.

Le premier sommet avec Vladimir Poutine depuis un an sur l'Ukraine a eu lieu, mercredi 19 octobre, à Berlin. Ces difficiles pourparlers entre le président russe, son homologue ukrainien Petro Porochenko, sous les auspices de l'Allemagne et de la France, visaient à relancer les derniers accords de paix signés à Minsk, en février 2015, dans l'impasse depuis des mois.

Mais Poutine et Porochenko s'y sont rendus sans grandes convictions, s'accusant mutuellement  de faire capoter les accords existants. Cela ne présageait rien de bon pour le sommet qui, après cinq heures de pourparlers, n’a abouti à aucune avancée concrète. Selon le chef de l'État ukrainien, une nouvelle feuille de route doit être rédigée "d'ici fin novembre" et a pour ambition "la mise en œuvre de tous les accords de Minsk". Des accords de cessez-le-feu restés à ce jour lettre morte. Retour sur un conflit qui dure depuis déjà trois ans.

Face à l’embrasement du pays, plusieurs partenaires occidentaux se rendent sur place et négocient une élection présidentielle anticipée. Mais le 22 février, Viktor Ianoukovitch est destitué par le Parlement et quitte Kiev. Un gouvernement intérimaire se met en place. Vladimir Poutine dénonce un coup d’État et déclare : "La Russie se réserve le droit de recourir à toutes les options disponibles, y compris la force en dernier ressort".

Majoritairement russophone, la Crimée n’est ukrainienne que depuis 60 ans. Le 16 mars, elle vote massivement en faveur de son rattachement à la Russie lors d’un référendum qualifié d’“illégal” par les États-Unis et l’Union européenne. Deux jours après, Vladimir Poutine signe le projet de loi rattachant la Crimée à la Russie et Moscou reprend le contrôle des bases militaires ukrainiennes. En réponse, le Canada, les États-Unis et l’Union européenne durcissent le ton et interdisent leurs territoires à des responsables politiques russes et à leurs homologues de Crimée.

Depuis le début du conflit, les civils sont en première ligne et les villes de l’est de l’Ukraine se sont vidées de leurs habitants. Selon l’ONU, la guerre avait fait, en mars 2016, au moins 9 160 morts et 21 000 blessés (ces chiffres incluent les civils, les forces armées ukrainiennes et les membres des groupes armés).

En 2015, selon le dernier bilan du Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), au moins 1,6 million d’Ukrainiens avaient dû quitter leur foyer. Parmi eux, 980 000 sont restés en Ukraine tandis que 600 000 autres ont demandé l’asile dans les pays voisins. Principales destinations : Russie, Bélarus, Moldavie, Pologne, Hongrie et Roumanie.

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