
Un mur partiellement effondré après le séisme, à Dara Noor, dans la province de Kunar, en Afghanistan, le 2 septembre 2025. © Wahidullah Kakar, AP
Un séisme de magnitude 6 et une très forte réplique. L'est de l'Afghanistan a été durement frappé ces dernières 48 heures, le dernier bilan humain faisant état de 1 411 morts et 3 124 blessés.
Mardi soir, dans l'obscurité de leurs villages accrochés aux contreforts verdoyants des provinces de Nangarhar et de Kounar, à la lisière du Pakistan, "des femmes, des enfants, des personnes âgées seulement protégés par un châle" passent une nouvelle nuit sans toit, rapporte à l'AFP Ijaz Ulhaq Yaad, haut fonctionnaire à Nourgal, l'un des districts les plus touchés.

"Il n'y a rien à manger, tout a été enseveli sous les décombres et rien ne peut arriver par la route et, en plus, on sent encore de fortes secousses", poursuit-il.

En contrebas, les habitants de Jalalabad, chef-lieu de Nangarhar, restent eux aussi dans les rues, redoutant d'être une nouvelle fois sortis brutalement de leur sommeil.

Après le premier séisme, la quasi-totalité des victimes ont été recensées dans la province de Kounar où, comme ailleurs, les secouristes continuent de fouiller les décombres, alors que des soignants s'attellent à aider les blessés.

Rahmatullah Khaksar, directeur des urgences d'un hôpital de Jalalabad, indique en avoir reçu 600 depuis dimanche.
"La plupart sont admis en traumatologie, blessés à la tête, au dos, à l'abdomen et aux jambes", dit-il. "Pour ceux qui sont sans proches, nous avons mis à disposition une partie de l'hôpital pour qu'ils y restent jusqu'à ce qu'ils retrouvent leurs familles".

"Le nombre de personnes touchées pourrait atteindre presque des centaines de milliers"
Indrika Ratwatte, coordinateur de l'action humanitaire de l'ONU en Afghanistan, a prévenu que "potentiellement, le nombre de personnes touchées pourrait atteindre presque des centaines de milliers" dans un pays où, après quatre décennies de guerre, 85 % des habitants vivent déjà avec moins d'un dollar par jour, selon l'ONU.

Dans la province de Kounar, Oubadullah Stouman a accouru dans la localité de Wadir pour obtenir des nouvelles de ses proches.
"Ici, les gens sont pauvres, c'est notre devoir de les aider", dit à l'AFP cet Afghan de 26 ans, qui a senti la terre bouger dimanche mais sans que cela ne provoque de dégâts dans son village.

À Wadir en revanche, "il n'y a plus que des pierres, je ne sais même pas comment décrire cela, c'est très, très dur à voir", lâche-t-il, la gorge nouée.
Pour Ehsanullah Ehsan, "la priorité est d'aider les blessés". "Nous distribuerons ensuite des tentes et des repas chauds aux sans-abri", assure-t-il.

Avec des villages coupés du monde par des glissements de terrain, c'est par hélicoptère que l'aide arrive et que sont évacués les blessés.
L'Afghanistan, dont les autorités talibanes ne sont reconnues que par Moscou, souffre des récentes coupes dans l'aide humanitaire internationale, américaine en tête.
Face au désastre, les agences onusiennes ont toutes lancé des campagnes d'appel au don et ont déjà débloqué cinq millions de dollars du fonds mondial d'intervention d'urgence de l'ONU.
Londres a annoncé un million de livres pour aider au soutien des familles touchées, tandis que l'Union européenne enverra cette semaine 130 tonnes d'aide.
Avec AFP
