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L'armée israélienne réintègre ses réservistes en vue d'une offensive sur la ville de Gaza
Alors qu'Israël accélère ses préparatifs en vue d'"opérations de combat étendues" pour prendre la ville de Gaza, le président français Emmanuel Macron a mis en garde mardi l'État hébreu contre toute "offensive" ou "tentative d’annexion" de territoires, affirmant que cela n’arrêterait pas le mouvement de reconnaissance de l’État palestinien.
Un camion transporte des personnes et des enfants avec leurs effets personnels alors que la population évacue la ville de Gaza vers le sud, le 2 septembre 2025. © Eyad Baba, AFP

Israël a intensifié mardi 2 septembre ses préparatifs militaires en mobilisant des milliers de réservistes en vue d'une offensive annoncée sur la ville de Gaza après près de deux années de guerre contre le Hamas palestinien.

À Tel-Aviv, des réservistes ont exhorté leurs camarades à ne pas répondre à ces appels car "tout acte visant à légitimer la poursuite des hostilités au détriment d'un accord pour les otages (retenus à Gaza, NDLR) est une trahison envers eux et envers le peuple israélien", selon Max Kresch, un de ces réservistes.

Alors que l'école a repris lundi en Israël, nombre de ces réservistes quittent leur vie, leur famille et leur travail pour la quatrième ou cinquième fois depuis le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.

Dans le territoire palestinien ravagé par le conflit, 78 personnes ont été tuées mardi dans des bombardements israéliens, selon la Défense civile, l'organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'était pas en mesure de vérifier de manière indépendante ce bilan.

Mise en garde de Macron

Le président français Emmanuel Macron a, pour sa part, mis en garde Israël contre toute "offensive" ou "tentative d’annexion" de territoires, affirmant que cela n’arrêterait pas le mouvement de reconnaissance de l’État palestinien.

"Aucune offensive, tentative d’annexion et de déplacement des populations n’enrayera la dynamique que nous avons créée avec le prince héritier et à laquelle de nombreux partenaires se sont déjà joints", a-t-il dit, rendant compte d’une discussion avec l’héritier du trône saoudien Mohammed ben Salmane.

Malgré la pression croissante, à l'étranger comme en Israël, pour mettre fin à la guerre, le gouvernement israélien a ordonné à l'armée de lancer une offensive sur la ville de Gaza, dans le but affiché d'y anéantir le Hamas et de récupérer les personnes enlevées le 7 octobre 2023.

L'armée israélienne se prépare "sur le plan logistique et opérationnel à des opérations de combat étendues et à la mobilisation massive de réservistes", indique un communiqué militaire. Selon elle, les troupes suivent notamment des entraînements au combat "en milieu urbain".

En approuvant fin août les plans militaires pour la conquête de Gaza, le ministre de la Défense Israël Katz avait autorisé la mobilisation d'environ 60 000 réservistes.

"Peu ou pas d'accès aux services et fournitures essentiels"

Dans une publication sur X mardi, le porte-parole de l'armée israélienne en arabe a averti les habitants de Gaza de "l'élargissement des opérations de combat vers la ville de Gaza". Avichay Adraee a assuré que "des services renforcés" seraient fournis aux Palestiniens dans le secteur d'Al-Mawasi, dans le sud du territoire, parlant d'un "accès aux soins médicaux, à l'eau et à la nourriture".

Dès les premiers mois du conflit, Israël avait désigné Al-Mawasi zone humanitaire mais ce secteur avait été bombardé à plusieurs reprises. À la mi-août, le porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, Thameen al-Kheetan, avait déclaré que les Palestiniens n'avaient là-bas que "peu ou pas d'accès aux services et fournitures essentiels".

L'armée israélienne avait affirmé fin août que l'évacuation de la ville de Gaza était "inévitable" en vue de l'offensive.

Khalil al-Madhoun, 37 ans, qui vit dans un appartement partiellement détruit dans l'ouest de la ville de Gaza, a expliqué avoir tenté deux fois de se rendre dans le Sud, mais sans succès. "Le centre et le Sud sont complètement surpeuplés", a-t-il dit à l'AFP par téléphone.

Les Nations unies estiment qu'environ un million de personnes vivent dans la ville de Gaza et ses environs, où une famine a été déclarée. La majorité des plus de deux millions d'habitants de la bande de Gaza assiégée a été déplacée au moins une fois depuis le début de la guerre.

Avec AFP