Les forces anti-jihadistes ont poursuivi leur avancée, mercredi, contre l'EI à Mossoul, trois jours après le lancement de l'offensive en Irak. Avant de libérer la ville, elles doivent traverser une zone de villages contrôlés par les jihadistes.
La reconquête programmée de la ville de Mossoul en Irak, qui a débuté dans la nuit de dimanche 16 octobre, se poursuivait mercredi 19 octobre par étapes. Les forces anti-jihadistes ont avancé, mais avant de libérer la ville tombée entre les mains de l’organisation de l’État islamique en 2014, elles doivent traverser une vaste zone de villages contrôlés par les jihadistes.
"Les jihadistes utilisent des mines, des tirs de sniper, et lancent des opérations kamikazes pour résister dans les villages", a indiqué Wassim Nasr, journaliste de France 24 spécialisé dans les mouvements jihadistes. "Ils sont très méfiants et sont parvenus à éteindre très rapidement plusieurs tentatives de rebellions dans des villages" a-t-il précisé.
L’aviation et l’artillerie occidentale, qui se consacrent à détruire ces premières lignes de défense, "sont encore très loin de la ville de Mossoul", selon le journaliste.
Combats fastidieux sur le front sud
"Les combats sont très durs et fluctuants. Il y a toute une zone de bourgs à prendre avant la ville, pour préparer l’offensive et créer des avant-postes", explique Wassim Nasr, qui précise que sur le front sud, l’artillerie française et américaine, basées à Qaraya, où se trouvent les forces gouvernementales irakiennes, bombardent les villages autour de Mossoul. "Ils ne parviennent pas à atteindre la ville-même en terme de distance" précise le journaliste.
Pour voir les images et vidéos sur vos tablettes et mobiles cliquez ici.
"Il y a beaucoup de villages, au moins quatre-vingt, sur une bande de 60 kilomètres entre la base de Qayara et Mossoul", a indiqué Jonathan Walsh, l’envoyé spécial de France 24 qui a passé deux jours sur le front sud en compagnie des forces spéciales irakiennes. "À chaque fois il faut consolider les positions, exfiltrer la population civile, faire avancer les colonnes de blindés pour faire progresser les lignes de front vers Mossoul. C’est un travail long, fastidieux et compliqué".
Dans cette bataille du font sud, en plus de l'artillerie occidentale, les milices chiites sont venues appuyer mardi soir les forces irakiennes.
Peshmerga et Turquie avancent plus vite à l’est
Du côté du front est, l’attaque contre l’EI à Mossoul est menée par des peshmerga, mais aussi l’armée turque, avec près de 2 000 miliciens sunnites entraînés par la Turquie .
"L’offensive par l’est est plus substantielle", estime Wassim Nasr, bien que les miliciens sunnites ne soient pas encore entrés en jeu, alors que l’aviation turque a affirmé avoir bombardé Mossoul en soutien à la coalition. D’après Jonathan Walsh, la rapidité de l’avancée par l’est s’explique par le nombre plus réduit de villages.
La reconquête de certains d'entre eux est symbolique, à l'image de Karakoch. Dans cette ville chrétienne, vivaient quelque 50 000 habitants avant l’arrivée de l’EI. Elle serait sur le point d’être reprise, d'après l'envoyé spécial de France 24.